Phil Barney : Chanteur romantique ou soul man ?

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 15 avril 2015
  • Mise à jour : 12 avril 2018

Phil Barney, découvert par le grand public en 1986 grâce à son tube « Un enfant de toi » est un  artiste qui n’a jamais arrêté de composer et de faire des spectacles. Cependant  moins présent dans les médias depuis quelque temps, 2015 devrait être l’année des retrouvailles grâce à son actualité chargée entre le spectacle « Star 80 L’origine » auquel il participe, la sortie de son album « Au fil de l’eau » et son implication dans le projet  « les Rois de la Soul ».

Seniors Mag (S.M.) : Phil Barney, les fans peuvent vous retrouver actuellement sur scène dans le show Stars 80 l’origine. Qu’est ce qui vous a motivé à participer à ce spectacle ?

Phil Barney (P.B). : C’est un très beau projet artistique, extrêmement diversifié et qui donne énormément de plaisir à au moins 3 générations. A chaque spectacle les salles sont remplies et chaque année on met la barre un peu plus haute pour que le public n’ait pas un sentiment de lassitude. Il y a des musiciens extraordinaires  sur scène qui nous accompagnent et le spectacle est monstrueux ! Ce qui est intéressant c’est que nous ne sommes pas là seulement pour chanter nos propres chansons. On fait en duo ou en groupe des hommages avec notamment un medley des Rita Mitsouko, de France Gall, de hard rock … Je participe par exemple au medley hard rock et le public ne m’attend pas spécialement dans ce genre de répertoire. Dans ce spectacle on s’entend tous très bien et il n’y a pas de rivalité entre nous. On a tous beaucoup  d’années d’expérience et on se croise régulièrement  sur les différents spectacles que l’on fait. Je crois que  nous sommes passés de « Ringards» à « Cultes ». Résultat, ce spectacle est une super fête où tout le public, c'est-à-dire 6 ou 7000 personnes dansent ! Et quand je chante ma chanson « Avoir un enfant de toi », c’est tout le monde qui chante avec moi et je n’ai juste qu’à jouer le morceau à la guitare !

S.M. : Quand on connait votre parcours de musicien, plutôt soul, on se demande d’où vous est venu l’inspiration pour écrire paroles et musique de cette chanson si romantique et populaire.

P.B. : Cette chanson vient de nulle part ; Je l’ai écrite en 10 minutes sur un coin de table dans ma cuisine. C’est étonnant car je n’avais pas ce genre de fait divers autour de moi *. Je vivais à ce moment là une histoire d’amour qui n’en « finissait pas de finir » et j’ai extrapolé des sentiments. A fur et à mesure que j’écrivais cette chanson je me faisais de la peine. Comme je suis d’origine algérienne, je pense  que c’est mon côté « fatalisme oriental » qui est ressorti à ce moment là.

S.M. N’êtes vous pas lassé  de vivre avec ce morceau que vous devez reprendre à chaque fois que vous montez sur scène ?

P.B. : Cette chanson a changé ma vie et c’est une sorte de schizophrénie : Je dois tout à cette chanson et en même temps, quoi que j’écrive, quoi que je fasse on me parlera toujours de ce morceau ; Mais la vie avance, j’ai de nouvelles influences, j’ai la chance d’avoir rencontré des musiciens extraordinaires. Je suis le seul blanc à avoir travaillé avec Marvin Gaye. J’ai enregistré à Los Angeles avec des musiciens américains. J’ai continué ma vie d’artiste sans me préoccuper du succès et de savoir si j’allais ou pas passer à la télé. Je vis à travers la musique. Elle me permet de me sentir bien. C’est un besoin vital de pouvoir écrire des chansons de jouer de la musique.  J’essaie de rester créatif. Cela me permet de rester une personne simple. Je fais mes courses et à manger pour ma famille.

S.M. : Justement vous sortez fin avril un nouvel album « Au fil de l’eau ». Quel est le style de ce nouvel opus ?

P.B. : J’aime le swing et pour enregistrer cet album J’ai eu la chance de pouvoir m’entourer de musiciens extraordinaires. « Au fil de l’eau » contient  15 nouvelles chansons de variété française parce que j’aime chanter en français et même si  je suis influencé par la musique latino et la black-music, j’adore les ballades. Je pense qu’au niveau de la sensibilité et de l’émotion, cet album essentiellement constitué de chansons d’amour est un résumé de tout ce que j’aime dans la vie.

S.M. : Qu’est ce qui vous fait le plus vibrer ? Etre en studio d’enregistrement avec les musiciens ou sur scène pour rencontrer votre public ?

P.B. : Les deux sensations me font vibrer car si elles sont  complètement différentes elles restent  indissociables. Je travaille souvent seul pour les paroles et la musique et quand j’arrive en studio  je vis un moment extraordinaire car c’est la genèse des chansons. On les construit à plusieurs mais le but ultime est quand même d’aller sur scène et de les chanter devant les gens. J’adore ça. J’adore le contact avec ce miroir que vous renvoie le public. Il est vrai que sur la STAR 80 on chante devant 7000 personnes en moyenne mais j’aime aussi les petites salles de 400 places où je chante mes chansons avec mes musiciens. J’ai écrit 8 albums et j’ai donc de quoi tenir un répertoire sur scène ! J’ai une quinzaine de tubes qui ont été « chartés » dans le Top 50 et je présente évidemment également mes nouveaux morceaux. Mon challenge est de ne pas décevoir toutes les personnes qui m’ont suivi toutes ces années.

S.M. : Vous participez également au projet « Les rois de la soul »

P.B. : L’idée du départ est de rendre un hommage à Otis Redding et à d’autres stars de la Soul. Je pense que c’est mon travail avec Marvin Gaye qui m’a donné une crédibilité pour participer à cet enregistrement. Et puis je suis un précurseur du rap en France en en faisant à la télé et à la radio. J’ai été le premier à en programmer quand j’ai travaillé à RTL Télévision comme animateur ; Tous les jours j’avais  une éphéméride que je présentais en rappant !  J’ai également  travaillé à « Carbone 14 » au tout début des radios FM. C’est tout  ce passé d’amateur de black music reconnu par un petit groupe qui a fait que l’on m’a  appelé pour participer au Rois de la Soul. Je fais un titre de Marvin Gay et d’Otis Redding et surtout je collabore avec des gens comme Michel Jonaz, les Gibson Brothers …  Je  peux montrer ici mon travail d’une manière différente et sortir du répertoire « d’un enfant de toi ».  Je ne sais quand l’album sera terminé car chaque artiste qui y participe a une actualité et n’est pas toujours disponible pour les enregistrements  mais l’avantage de ce projet est qu’il est intemporel et il n’y a pas d’urgence à le sortir.

S.M. : Vous avez joué dans le film d’Ariel  Zeitoun « le nombril du monde ». Et depuis,  on ne vous a rien proposé ?

J’aurais aimé continuer cette aventure car c’était un domaine que je ne maîtrisais pas et qui me semblait intéressant. Il y a eu beaucoup de temps de tournage et finalement peu de temps de présence à l’écran.  Mais depuis j’ai beaucoup travaillé dans le domaine de la musique et je suis parti à Los Angeles. Je crois qu’en France il faut choisir son domaine artistique. On ne peut pas être à la fois danseur, musicien comédien. Et moi toute ma vie c’est la musique … mais je reste ouvert à toute proposition !

Phil Barney en quelques mots :

  • Il est né en Algérie le 2 février 1957
  • Son vrai nom est Philippe Baranès
  • Il est arrivé en France à l’âge de 10 ans
  • A 13 ans il monte son 1er groupe de musique
  • La chanson « Un enfant de toi » a été vendue à 650 000 exemplaires à sa sortie en 1987 puis à 750 000 quand elle ressort en 2002. Du jamais vu !
  • Il est papa d’un petit garçon
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