SCLÉROSE EN PLAQUES OÙ EN SOMMES-NOUS ?

  • Par Valérie MACQUET
  • Mise en ligne : 26 septembre 2023
  • Mise à jour : 11 octobre 2023

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui provoque des lésions dans le système nerveux central, entrainant, à plus ou moins long terme, des perturbations au niveau des fonctions motrices, sensitives et cognitives. Ces troubles peuvent malheureusement mener à une situation irréversible de handicap. Pour l’heure, les traitements utilisés ne permettent guère que de réduire les poussées et d’améliorer la qualité de vie des malades souffrant de la forme dite « rémittente » de la maladie. Or, des essais médicaux préliminaires réalisés aux États Unis pourraient peut être permettre de donner naissance à un traitement prometteur...Voici ce qu’il faut savoir sur le sujet.

PRÉAMBULE : QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DE CETTE MALADIE ?

La sclérose en plaques est une maladie difficile à cerner car ses symptômes sont très variés, souvent passagers, et pas toujours significatifs.

Ils dépendent de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée par les lésions. Ils peuvent s’installer très rapidement - en quelques jours, parfois même quelques heures – et, notamment, se traduire par :

Des troubles de la motricité et de l'équilibre

Le patient ressent de la faiblesse musculaire, un équilibre qui devient incertain, des vertiges, une paralysie partielle, soit faciale, soit d'un membre, une spasticité, des difficultés à marcher, ou encore des mouvements anormaux, incontrôlés...

Des troubles de la sensibilité

Des engourdissements ou picotements, des fourmillements, des douleurs et décharges électriques, des sensations anormales de ruissellement, d'étau, de chaud, de froid, une perte de sensibilité...

Des problèmes oculaires

Une gêne visuelle, ou une baisse d'acuité visuelle d'un œil due à une névrite oculaire ; une vision double, des taches dans le champ visuel ou encore des anomalies de la vision des couleurs...

Des symptômes psychiques et cognitifs

Des troubles de l'attention, de la mémoire, de l'humeur, des épisodes dépressifs...

Des symptômes généraux, digestifs, urinaires et sexuels 

Des difficultés à uriner, une  constipation ; des troubles de l'érection ; une fatigue importante et inhabituelle...

 

Attention :

Il est important de souligner que l'apparition de l'un ou de plusieurs de ces symptômes, n'indique pas forcément la présence d'une sclérose en plaques. S’ils peuvent être provoqués par d'autres maladies, ils sont, quoi qu’il en soit, de nature à alerter et inciter les personnes qui les subissent, à consulter leur médecin traitant.

 

UN DIAGNOSTIC LONG À POSER...

Il n'existe en effet pas d'examen spécifique, et le médecin devra donc réunir un faisceau d'arguments cliniques, biologiques et radiologiques, et suivre l'évolution des symptômes. C'est un ensemble d’anomalies, et la présence de symptômes traduisant l'existence de lésions de plusieurs zones du système nerveux  qui permettront de confirmer le diagnostic. Le médecin doit s'assurer également que son patient ne présente pas une autre maladie pouvant expliquer les symptômes présentés. Lorsque la maladie est avérée, il faut savoir qu’elle peut prendre deux formes :

Rémittente : Qui représente 85% des malades. Les premiers symptômes disparaissent marquant la fin de la première poussée de sclérose en plaques,  et la récupération est en général complète. Malheureusement, d’autres poussées peuvent survenir quelques mois ou années plus tard.

Progressive : Pour les 15  % des cas de la forme progressive de la maladie, les symptômes initiaux ne régressent pas, et s'aggravent même progressivement. Selon les estimations de l’Inserm, environ 110 000 personnes sont touchées en France par la sclérose en plaques (environ 150 cas pour 100 000 habitants), avec 4 000 à 6 000 nouveaux cas par an.

 

UN TRAITEMENT PROMETTEUR POURRAIT STOPPER, VOIRE INVERSER LA PROGRESSION DE LA SEP

Tout a commencé lorsqu’une équipe de chercheurs de l’Université d’Harvard a obtenu, en 2020, des résultats probants démontrant que le virus d’Epstein-Barr - un virus membre de la famille des herpes - constitue un facteur déclencheur important de la sclérose en plaques.

Quelques mois plus tard, la société américaine Atara Biotherapeutics a mené des essais préliminaires, dont les résultats semblent très encourageants. Ils ont testé une nouvelle immunothérapie qui cible les cellules infectées par le virus d'Epstein-Barr. Leurs essais ont impliqué 24 volontaires, dont chacun avait une forme progressive  de la sclérose en plaques. Pour 20 d’entre eux, il a été constaté une amélioration, ou une stabilité des symptômes, et, d’après les résultats communiqués, certaines cellules nerveuses endommagées par la maladie auraient été « réparées ». Les chercheurs à l’origine de cette étude, reconnaissent que leurs résultats sont extrêmement préliminaires, d’autant que le groupe de volontaires était très petit et qu’il n'y avait pas de groupe témoin de participants. Pour autant, ils se montrent très optimistes quant à leurs découvertes et espèrent que cette thérapie pourra non seulement soulager les patients, mais peut-être même inverser leurs symptômes, en permettant une potentielle réparation des lésions nerveuses.

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