Rencontre avec Axel Bauer

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 10 janvier 2018
  • Mise à jour : 10 janvier 2018

Né le 7 avril 1961 à Paris. Auteur, compositeur, chanteur, guitariste et acteur. En 1991 est né son fils Jim, qu'il a eu avec la chanteuse Nathalie Cardone.

Séniors Mag. : Axel vous avez sorti votre 1er album « live à Ferber » mais l’enregistrement s’est fait en studio. Expliquez nous en quoi il est « live » ?

Axel Bauer. : En réalité on aurait pu appeler cet enregistrement « répétition filmée » car même s’il y avait une trentaine de personnes à nous écouter, nous étions dans un studio donc pas forcément dans des conditions de scène. En fait, on a joué les morceaux dans l’ordre du concert de la dernière tournée en 3 filages et on a récupéré ce qui nous semblait le meilleur principalement pour les images car on a fait des petites vidéos de chaque morceau en noir et blanc, que l’on peut retrouver sur mon site Internet (axelbauer.com). L’idée était de maitriser à la fois le son et l’image, ce que l’on ne peut pas toujours faire sur scène, par manque de place, de temps et de moyens techniques surtout quand on se produit dans des festivals.

S.M. : Comment choisit-on 12 morceaux pour l’album quand on a 30 ans de carrière ?

A.B.  Il y a des titres qui sont incontournables comme « Cargo » ou « Eteins la lumière ». Puis on a choisi 4 ou 5 chansons du dernier album (de 2013). Il y a également des morceaux que j’ai pris sur des albums précédents et que l’on a réarrangés pour leur donner un petit coup de jeunesse !

S.M. : Vous avez vendu plus d’un million de disques de « Cargo ». Quand on a 22 ans, que l’on rentre dans la cour des grands et que Roger Daltrey, chanteur du groupe mythique les « Who » reprend votre chanson, est-ce que l’on garde les pieds sur terre à ce moment-là ?

A.B. : Non, Je n’ai pas gardé les pieds sur terre. C’est une sorte d‘avalanche de choses très positives qui vous tombe dessus. J’ai croisé à l’époque des personnes qui appréciaient mon travail comme Prince et Mick Jagger par exemple. C’était très surprenant et en même temps j’étais prêt à être dans la lumière car je savais que ce morceau allait avoir un réel succès. Mais c’est plutôt le côté humain qui est dévastateur dans le succès puisque j’étais très jeune et je pensais que l’on m’aimait pour moi. J’ai été très déçu en réalisant que l’on m’aimait pour ce que je représentais. J’ai eu des déceptions amoureuses terribles qui ont accentué un sentiment de solitude que j’avais déjà en moi malgré le succès. A ce moment-là, on est dans un état particulier. On est l’attraction des autres et dans la lumière avec tout ce que ça comporte de jalousie, d’hypocrisie autour de soi. Il y a de très bons côtés parce que l’on rencontre des gens et on va beaucoup plus vite dans le travail mais cela est très difficile à vivre pour l’entourage proche. Il faut une certaine sagesse pour accepter ce qui vous arrive y compris pour la famille et les amis qui vous regardent tout d’un coup autrement.

S.M. : En 2012 vous avez publié votre biographie « Maintenant tu es seul ». Ce titre reprend une phrase que votre père vous avait dit justement le soir où vous êtes allé voir les Who en concert et que vous avez eu une révélation pour la musique. Vous vous sentez vraiment seul dans ce monde de la musique ?

A.B. : Pour être honnête, je ne me sens pas entouré, je me sens comme un outsider tout en étant dans le monde de la musique. Etant musicien moi-même, j’ai beaucoup de rapports avec les musiciens. J’ai été accompagné par des gens tout au long de mon parcours, les attachés de presse, les patrons de majors, les directeurs artistiques qui m’ont aidé à installer quelques titres toujours connus actuellement. Malgré tout, je pense que l’on avance seul dans le parcours artistique. Je considère que je me dois mes succès et mes insuccès. C’est une vie de responsabilité, où on doit assumer les choses.

S.M. : Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ?

A.B. : J’adore l’improvisation donc j’aime la scène, la guitare, les solos … J’aime les situations où corporellement je suis impliqué dans quelque chose qui va vite. Je m’entraine comme un sportif de haut niveau s’entrainerait quotidiennement pour améliorer ses performances. Je travaille tous les jours la guitare et je suis constamment en création. J’aime moins l’écriture, ce qui est dommage car c’est sans doute la chose qui est la plus fondamentale. Il y a quelque chose de mental dans l’écriture surtout en français. En anglais il y a cette espèce de sonorité qui permet d’être moins attaché à comprendre ce que l’on dit. En français l’écriture est un vrai métier. Ça ne se fait vraiment pas au hasard. On a besoin d’avoir quelque chose à dire et on ne peut pas le dire n’importe comment.

S.M. : Votre fils Jim Bauer à une voix androgyne magnifique. Est-ce que vous l’accompagnez dans sa carrière ? Quelle sorte de papa êtes-vous ?

A.B. : On se parle beaucoup tous les deux. On a toujours été proches mais je préfère qu’il développe lui-même son sens de l’analyse par rapport à ce qui lui arrive. Je suis près de lui, dans l’accompagnement. D’ailleurs, en ce moment on lui propose un contrat donc j’essaie de mettre en lumière les différents types de contrats pour qu’il ait le choix mais je ne suis pas un père directif. Je considère que même si j’ai plus d’expériences que lui dans ce domaine, il a aussi à m’apprendre car il fait partie de la jeune génération. Il a sa façon de faire qui est plus moderne que la mienne.

 

Son site Internet : www.axelbauer.com

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