Interview de Enrico Macias

Interview :

Senior Mag : Vous allez fêter vos 60 ans de carrière, 50 millions d’albums vendus, cela vous a-t-il aidé d’avoir une famille de musiciens ? Votre père était-il du même avis que vous ?

E.M :

Au départ il n’était pas du même avis, mais il a vite compris que c’était ma passion et que c’était la voie que j’allais prendre. Mon papa je le respectais et c’était un grand musicien, un grand violoniste mais mon maître c’était plutôt notre chef d’orchestre, Raymond. Tonton Raymond, ce n’était pas mon oncle, on l’appelait comme ça car c’était une forme de respect et je le connaissais depuis tout petit.

S.M. : Votre première chanson, c’est votre père qui l’a enregistré et diffusé avec un haut-parleur dans votre quartier ?

E.M. :

Ce n’était pas ma première chanson mais la chanson de Dalida, je me rappelle : Bambino. Il m’avait enregistré et il était très fier. On avait un magasin de disques et il diffusait la musique dans le magasin et dans le quartier. Beaucoup d’enfants venaient écouter et mon père m’a prédit que si les enfants aimaient ce que je faisais, alors c’est que je ferais une carrière.

S.M. : Dalida est-elle le déclencheur de votre carrière ?

E.M. :

Je suis devenu chanteur grâce à Raymond et mon père et j’ai commencé dans la musique arabo-andalouse. Mais au début je ne chantais pas devant mon maître, par peur de manquer de respect. Donc je me suis défoulé en écrivant des chansons et je chantais pour mes copains. Dalida, c’est une chanteuse que j’aimais beaucoup et j’ai eu la chance de la rencontrer à Constantine lors d’un spectacle et une autre fois en France je faisais partie du même spectacle qu’elle. Mais la première fois où je suis passé en France, c’était à Saint-Raphaël, j’étais en supplément lors des premières parties pour un spectacle dont la vedette principale était Gilbert Bécaud !

S.M. : Vous en souvenez-vous de vos duos avec Claude François, où vous-vous amusiez à imiter chacun l’autre, à vos débuts ?

E.M. :

Ça c’était après qu’on se soit connus, on faisait des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier il y avait aussi Sacha Distel, on passait tous les trois ensembles. Et j’ai beaucoup fait de duo avec Claude François, il imitait mes chansons, j’imitais les siennes, c’était assez drôle. A chaque fois que je me lançais à l’imiter en train de danser c’était comique. Moi je ne suis pas danseur, mais quand je danse les gens se marre !

S.M. : Vous êtes chanteur mais aussi comédien. C’était une récréation, une envie la comédie ?

E.M. :

Quand j’étais au lycée de Fontainebleau, il y avait un professeur de français et il avait organisé un club de lycée et tous les élèves qui avaient un don artistique pouvaient s’inscrire et moi je m’étais inscrit pour jouer la comédie mais j’ai été vite renvoyé et ça ne me plaisait pas... A ce moment-là j’ai insisté je me suis présenté comme chanteur et j’ai été pris. Plus tard, dès que j’ai eu l’occasion de jouer la comédie, je l’ai fait. Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt. Je prends beaucoup de plaisir car c’est un jeu de prendre un personnage. C’est une récréation pour moi par rapport à la chanson !

S.M. : La tournée de carrière des 60 ans arrive, comment vous sentez-vous ?

E.M. :

J’ai une impatience et non une angoisse à retrouver mon public, surtout qu’on a été privé avec le covid. J’ai peur que l’épidémie se propage, mais impatient. J’ai gardé la même envie qu’à mes 20 ans. D’ailleurs, je me suis toujours dit que le jour où je n’aurais plus envie je m’arrêterais, j’ai 83 ans et toujours envie ! J’ai toujours cette passion en moi !

S.M. : Votre petit-fils s’est mis aussi à la musique ?

E.M. :

Il s’est mis au folk. Je suis content qu’il ait choisi un style différent du mien, il a sa personnalité ! Ce n’est pas tout le temps rose entre nous, quand je le conseille et qu’il ne m’écoute pas, ça m’énerve un peu mais il finit par m’écouter. De temps en temps il a des envies de tracer tout seul mais je ne le laisse pas faire de bêtises, je le corrige tout de suite.

S.M. : A quand le duo ?

E.M. :

On a déjà commencé ! On a fait la fête de la musique ensemble : Il a chanté ses chansons, j’ai chanté les miennes et on a chanté ensemble ! Mais je dois vous dire, mon fils est lui-même mon chef d’orchestre, mon compositeur, il fait tout pour moi en ce moment. Donc c’est magnifique on travaille en famille. Mais c’est de famille, Symon chante, Elyot est compositeur de musique de film ; et puis mes deux petites filles sont musiciennes/chanteuses et le petit dernier de 14 ans commence aussi !

S.M. : C’est vraiment une dynastie alors !

E.M. :

Je crois oui, vous savez je n’ai rien fait pour !

S.M. : Savez-vous, que vous êtes dans la playlist de Britney Spears ? Vous êtes indémodable !

E.M. :

Ah oui ! Elle écoute « La Femme de mon ami », mais vous savez je n’ai jamais été à la mode ! C’est ça ma force, je suis là sans être à la mode. Quand on est à la mode ça s’en va vite. Et je dois tout au public !

S.M. : Merci beaucoup, un dernier mot pour nos lecteurs ?

E.M. :

Je suis content que la jeunesse vienne à moi ! Je n’étais pas un chanteur qui les intéressait, mais maintenant au fil du temps, les nouvelles générations viennent à moi !

SA TOURNÉE :

Dimanche 12 mars 2023 :

Mérignac - Pin Galant

Jeudi 16 mars 2023 :

Lille - Théâtre Sébastopol

Jeudi 30 mars 2023 :

Marseille - Espaces Culturels du Silo

Jeudi 4 mai 2023 :

Nantes - Cité des Congrès