DANI LARY

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 14 décembre 2022
  • Mise à jour : 14 décembre 2022

Dani Lary, de son vrai nom Hervé Bittou, est né le 9 septembre 1958 à Oran.

Magicien illusionniste révélé dans l’émission Le Plus Grand Cabaret du monde, il répond aujourd'hui aux questions d'Arnaud, et nous parle à coeur ouvert.

INTERVIEW :

S.M. : Comment vous définissez-vous : illusionniste ou magicien ?

D.L. : 

Les deux mon capitaine. Ce mot a évolué, à l’époque on était des escamoteurs, puis on s’est aperçus qu’on travaillait beaucoup avec les doigts, on est devenu des prestidigitateurs. Ensuite, le mot de magicien est apparu car au final, on faisait de la magie. Le mot moderne désormais c’est illusionniste, que j’aime beaucoup moins mais ça veut dire la même chose !

S.M. : Vous avez embrassé cette carrière de magicien à l’âge de 8 ans, quel a été le déclic ?

D.L. :

Je regardais la télé et j’ai vu un magicien couper des journaux puis les reconstituer. Je me suis enfermé dans la cuisine et j’ai déchiré tous les journaux, la meilleure façon de comprendre c’est d’essayer ! Ma mère a éclaté de rire et m’a demandé ce que je faisais. J’ai répondu que je voulais faire le tour du magicien à la télé. Le Noël qui a suivi, j’ai eu une boîte de magie. Mes parents ne savaient pas que ce cadeau allait bouleverser toute ma vie. J’avais décidé que je voulais faire magicien et mon père me disait : « Oui je sais que tu veux faire magicien, mais comme métier, tu veux faire quoi ? ». Aujourd’hui je peux dire que je suis toujours le gamin de 8 ans, avec les yeux qui brillent et qui a réalisé son rêve. On n’est pas riche parce qu’on a de l’argent, de belles voitures ou maisons mais quand on fait déjà le métier que l’on aime, c’est une richesse inestimable. Je suis riche de ma passion. J’ai la chance d’avoir ma propre salle de spectacle dans la Drôme. La salle est juste sublime, elle ressemble à une gare des années 1930. Tous les soirs c’est moi qui y éteins les lumières en me disant que c’est peut-être la dernière fois que je la vois. Et à chaque fois je suis émue.

S.M. : Qui était votre modèle, votre mentor à l’époque ?

D.L. : 

Il y a d’abord eu le père de la magie moderne, Robert Houdin, qui était horloger. Un jour sur une croisière sur laquelle je travaillais, je rencontre sa petite fille qui me fait cadeau des livres de son grand-père. Je lui demande pourquoi moi, elle me répond je sais que c’est vous, ça fait 20 ans que je vous cherche. A 25 ans j’ai donc hérité de cela avec la montre de Robert Houdin. Mais ceux qui m’ont le plus époustouflé c’est Siegfried & Roy, deux allemands, qui ont monté un show extraordinaire. Le plus beau spectacle de ma vie, avec des illusions, des beaux décors, des éléphants... Ce qui m’a fait rêver c’est les grands spectacles. Et puis j’ai monté les grandes illusions et c’est ce qui m’a démarqué de mes confrères. Je suis le dernier dinosaure à faire du spectacle de grande illusion. Maintenant on va vers le minimaliste, sur scène il y a une chaise et une table...

S.M. : Vous avez été un moment avec Patrick Sébastien, c’est une bonne école ?

D.L. : 

Ça a duré plus de 23 ans avec lui et ce n’est pas rien ! Cela fait plus de 400 numéros dans son émission. Les confrères magiciens jaloux, attendaient le moment où j’allais me casser la figure car ils se disaient que je n'allais pas tenir le rythme. Et ceux qui n’étaient pas jaloux me traitaient d’extraterrestre. Tous les mois, faire un nouveau numéro de clôture de l’émission qui était un véritable carton, c’était un sacré challenge ! Merci à Patrick car ça a été une opportunité énorme de développer à fond ma créativité, mon inventivité... Ensuite j’ai commencé à avoir des coups de fil d’un peu partout, Johnny Halliday, Philippe Candelero... Puis après des artistes internationaux !

S.M. : Quel genre d'élève étiez-vous étant petit ?

D.L. : 

Je suis dyslexique et ça a été un énorme handicap à l’école, j’avais des mauvaises notes. Mais je rejoins tous les philosophes qui disent qu’il ne faut pas confondre l’instruction et l’intelligence. Je n’étais pas très instruit mais j’ai développé ma créativité et mon intelligence. Aujourd’hui, j’ai fait 3 fois le tour du monde, je parle 5 langues... C’est une belle revanche !

S.M. : Ce nouveau spectacle Tic-Tac, est-ce l’auto- biographie de votre vie ?

D.L. : 

Tout à fait. Tic-Tac pour rendre hommage à Robert Houdin qui était horloger et pour le temps qui passe. Car c’est quelque chose de très précieux : c’est la seule chose qu’on peut compter mais en aucun cas on ne peut le modifier, l’accélérer, ni le ralentir. Et dans le spectacle je parle de la vidéo du gamin de 8 ans qui reçoit cette boîte de magie et il y a plein d’images d’époque et je refais tous les tours marquants de ma carrière, y compris le piano volant. C’est très émouvant parce qu’à la fin, je présente mon fils, Albert, qui a 30 ans et qui est aussi illusionniste et je lui donne ma montre à Gousset, de Robert Houdin. C’est donc lui qui termine le spectacle, je lui passe le relais.

S.M. : Est-ce que cela signifie que c’est déjà l’heure de la retraite pour vous ?

D.L. : 

Pas du tout ! Maintenant que j’ai ma salle dans la Drôme j’y reste pour faire mes spectacles. Parce qu’il faut se dire que quand j’étais sur les routes, c’était 50 personnes avec moi et 6 semi-remorques. Pour moi les grands spectacles vont être amenés à changer et donc je suis en train de créer un nouveau spectacle avec mon fils où l’on sera que tous les deux. La chance que j’aie eue c’est de rentrer directement par la grande porte ! Le tout premier spectacle que j’ai fait à Paris, je l’ai fait au Casino de Paris, là où d’autres y finiront leur carrière ! J’ai terminé à l’Olympia, mais je n’ai pas eu la chance de courir dans les petits cabarets. Aujourd’hui, il y a un manque, j’ai envie d’être plus proche des gens car quand vous jouez devant un zénith, vous ne voyez personne, c’est un gros trou noir. Là j’ai envie d’aller dans des salles de 800, 1000 places, de les voir, partager des tours avec eux. En fait, je fais tout à l’envers ! Vous savez où je m’éclate le plus dans une grande salle ? C’est à la fin quand je vais dans le hall d’entrée et je serre la main à tous les gens. J’adore tous ces échanges, c’est hyper enrichissant.

S.M. : Pourquoi définissez-vous votre spectacle comme une comédie magicale ?

D.L. : 

J’ai créé ce terme là car ça n’existait pas. J’ai travaillé avec Kamel Ouali qui m’avait demandé de créer des effets spéciaux pour sa comédie musicale Dracula. Et en parlant avec Kamel j’ai compris qu’en France, les gens aiment entendre des histoires ! Et je me suis dit qu’il fallait que je fasse ça ! Au lieu d'enchaîner des numéros de magie qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, j’ai créé des numéros en fonction d’une histoire et j’ai découvert 2 choses : Au bout de 10 minutes les gens étaient absorbés par l’histoire, ils ne cherchaient plus les trucages ! Et le deuxième point, c’est que j’ai découvert l’émotion ! Quand vous alliez voir un spectacle de magicien, il vous étonnait, vous surprenait mais jamais il ne vous faisait sortir le mouchoir. Quand j’ai créé la première comédie magicale, La clef des mystères, je vous garantis qu’à la fin du spectacle toute la salle pleure. Et aujourd’hui j’en suis à la 4e comédie magicale, Tic-Tac, qui est mon histoire !

 

SON ACTUALITÉ :

Son dernier spectacle "Tic-Tac"

Le 14 mai 2022 : Casino Barrière - Bordeaux

Le 3 juin 2022 : Marseille - Le Silo

Le 11 juin 2022 : Théâtre Sébastopol - Lille

 

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