INTERVIEW DE SHEILA

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 08 décembre 2022
  • Mise à jour : 08 décembre 2022

Chanteuse francais, née le 16 août 1945 à Créteil, avec plus de 85 millions de disques vendus et 60 ans de carrière, elle est l'icône des années yéyé en France !

Sheila répond au question d'arnaud à coeur ouvert et reviens sur les moments fort de sa carrière.

INTERVIEW :

S.M. : Vos concerts vont reprendre, avez-vous de bonnes nouvelles pour nos lecteurs ?

Sheila :

Je suis en pleine préparation du spectacle des 60 ans de carrière, c’est très excitant. La création, le fait de décider ce qu’on va faire, quelles chansons on va choisir : C’est passionnant, c’est comme un peintre qui peint une toile !

S.M. : Cette tournée s’accompagne de la sortie du 27e album, très personnel, est-ce le bilan de votre vie ?

Sheila :

Un bilan non, car je vais encore être là longtemps mais disons que la boucle est bouclée. Je me suis dit que le temps était venu de faire un point avec ce que j’ai partagé à travers des chansons de notre histoire. Quand je chante « La rumeur », c’est un fait de société maintenant La rumeur. J’ai trouvé qu’à travers mon expérience c’était important de partager avec les gens et surtout les gamins à quel point c’était dangereux une rumeur. Et puis surtout j’ai fait venir des gens différents, des nouveaux, comme par exemple Philippe Rombi qui fait en temps normal seulement des musiques de films. C’est un album où j’ai voulu traiter ces thèmes : Chaman, Venue d’ailleurs, fait par Valérie Véga sur les âmes sœurs. Ces sujets me passionnent et je voulais les évoquer

S.M. : Quelle trace vous voulez laisser derrière vous ? Est-ce que vous y pensez déjà ?

Sheila :

Pas du tout. Mais je voulais cet album car si demain il m’arrive quelque chose au moins j’aurais fait le tour par moi- même de ma vie. Je voudrais écrire l’histoire vue par moi et non pas par une attachée de presse. J’ai vu le film de Claude François et Dalida et moi qui les ai bien connus je trouve que ça ne reflète pas toujours la réalité. Moi j’ai perdu beaucoup de gens et dans ces moments-là on quitte son corps, mais on est juste derrière la porte. J’ai envie que quand cela sera mon tour les gens pensent à moi parfois, c’est tout bête.

S.M. : On vous découvre aussi avec cette spiritualité qu’on ne vous connaissait pas. D’où vous vient-elle ?

Sheila :

J’avais déjà écrit « Les chemins de lumière » en 90 et d’autres concernant ces sujets. J’ai eu une septicémie, je suis partie de l’autre côté et je suis revenue et c’est vrai qu’après ma vision des choses de la vie et des âmes a évolué. On revient différent. La vie reste un partage, on oublie le racisme, l’antisémitisme, etc ... Et quand on revient à l’essentiel, c’est-à-dire l’âme, c’est ce qui fait nos mémoires cellulaires, alors, quand on réalise que tout se résume à cela alors on devient beaucoup plus indulgent pour tout.

S.M. : Revenons à votre tournée, les fans vont retrouver vos anciennes chansons ! Comment choisissez-vous vos titres pour la tournée ?

Sheila :

C’est très compliqué car j’ai dû enregistrer environ 700 chansons. Je sais que certains seront très contents et d’autres très déçus mais malheureusement je ne peux pas tout chanter. Il y a les incontournables que je fais toujours, je ne peux pas faire autrement comme : Bang Bang, Les Rois Mages, ... Avec H Taag et Éric Azhar, à chaque fois on arrive à créer quelque chose à chaque fois on arrive à créer quelque chose de différent ; pouvoir avoir un autre accompagnement une autre orchestration, me donne l’impression de redécouvrir ces chansons. Ce qui m’amuse c’est de voir quand les gens découvrent le spectacle et qu’ils ne reconnaissent pas les chansons, ils ne savent pas où l’on va ! Donc il y aura les incontournables et les chansons du nouvel album et des Medleys. On va traverser le temps et les époques.

S.M. : Êtes-vous consciente qu’en France vous avez été précurseur de la mixité ethnique avec votre groupe Black Devotion ?

Sheila :

Non seulement j’en suis consciente mais j’en suis très fière et je le revendique ! Je chantais dans les années 70 une chanson qui s’appelait « Blancs, Jaunes, Rouges, Noirs », sur lequel j’ai gagné le prix d’argent de la Ligue Internationale contre le Racisme. Quand je me suis décidée à travailler avec Black Devotion, c’était très mal vu à l’époque. Je me suis vu des portes fermées, des émissions télé qui refusaient de me prendre. Je suis très heureuse d’avoir été la pionnière, j’ai mis de la couleur dans la télévision ! Je revendiquais une cause, une musique qui n’existait pas en France. Je reviens à l’âme mais quand on disparaît on va démarrer une autre vie je pense que tout ce qu’on a fait vivre aux autres, on le vivra pour pouvoir atteindre la sagesse. Chaque rencontre est importante et elle apporte quelque chose.

S.M. :Où puisez-vous cette motivation ? Avez-vous encore quelque chose à prouver ?

Sheila :

Je n’ai plus rien à prouver, à part à moi-même en m’amusant. Comme cet album que je pense depuis 5 ans. J’aime bien aller au bout de mes envies. Ma carrière elle est faite, ma place elle est au grand jour, qu’on m’aime ou non, on ne peut pas nier ma carrière. Après je pense qu’un artiste c’est quelqu’un qui se remet en question tout le temps. Comme faire des choses où l’on ne m’attend pas et voir si je suis capable de le faire. Après c’est le partage, j’aime partager., pouvoir encore provoquer une émotion chez quelqu’un. Ce qui est important dans la vie c’est l’instant de l’émotion, si j’ai ça alors je suis la plus heureuse des femmes.

S.M. : Quel conseil vous pourriez donner aux chanteuses de la nouvelle génération ?

Sheila :

Tout va vite, Annie Cordy disait « Aujourd’hui il faut 3 mois pour faire une star et 3 ans pour faire un artiste » et c’est tellement vrai. Tout va tellement vite aujourd’hui. A mon époque, les gens étaient attachés à une personne, à la chanteuse. Maintenant ils téléchargent une chanson par ci, par là et en font leurs playlists, ce qui est très bien mais aussi dangereux. Si l’artiste fait un album c’est qu’il contient quelque chose. Quand on était à mon époque et qu’on retrouvait cette boîte avec ses CDs ou ses vinyles dans un déménagement, dans des cartons chez nos parents, c’était beau ! Moi je leur conseille d’acheter des choses solides. Ça vous replonge dans votre histoire, dans votre enfance, dans vos souvenirs. Le téléchargement ne permet pas ça. Aujourd’hui ils vont à ce qui est plus pratique, et à la mode, mais la mode se démode !

 

SA TOURNÉE :

Vendredi 28 octobre 2022 :

Saint Brieuc - L'Hermione

Samedi 29 octobre 2022 :

Fougères - Espace Aumaillerie

Vendredi 4 novembre 2022 :

Lille - Théâtre Sébastopol

Vendredi 18 novembre 2022 :

Bordeaux - Théâtre Femina

Samedi 19 novembre 2022 :

Nantes - Cité Des Congrès

 

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