L'INVITÉ : ÉRIC LEVI... ERA

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 30 novembre 2022
  • Mise à jour : 30 novembre 2022

" J’ai presque envie de vous dire qu’Era c’est moi... "

Compositeur, guitariste, compositeur de musique de films et musicien connu sous le pseudonnyme ERA, Eric Levi, né en 1955 à Paris, répond aux questions d'Arnaud et nous parle a coeur ouvert.

Interview : 

Senior Mag : Votre carrière débute avec un groupe de hard- rock pour vous tourner vers un style plus lyrique et la bande originale des visiteurs. Comment vous expliquer cette trajectoire ?

E.L. :

Pour moi ce n’est pas un très grand changement dans le milieu, dans la façon où j’ai abordé la musique, de la même manière dont j’étais à la recherche de son, de mélodies. A l’époque j’aimais beaucoup Deep Purple, Led Zeppelin, tous ces groupes... Avec de belles mélodies et une approche de la musique assez forte. Je m’exprime différemment mais j’ai toujours la même approche de la musique. On passe de romantisme à de l’opéra rock.

S.M. : J’en reviens à cette bande originale de films. Le succès du film les visiteurs vous a-t-il aidé ?

E.L. :

Ça peut vous sembler bizarre, mais ça ne m’a pas vraiment aidé par rapport à ERA. Après ça m’a aidé à enchaîner avec d’autres films. J’avais déjà en tête de faire ERA à cette époque-là mais quand on a des projets qui sont en décalage avec les tendances, avec la mode et bien ce n’est pas simple. On m’a donc fermé la porte. Mais les 14 millions d’entrées m’ont permis de toucher des droits d’auteur et de me financer moi-même. J’ai donc enregistré mon album sans signer de contrat.

S.M. : Qui est ERA finalement ?

E.L. :

J’ai presque envie de vous dire qu’ERA c’est moi, je travaille sous un nom d’artiste, un pseudonyme. Moi je ne suis ni acteur, ni chanteur, je n’ai pas une vocation à être sur scène, à me mettre sous la lumière. Dès le départ j’ai choisi un visuel avec un logo et je trouvais que ça collait bien au projet puisqu’en fait ERA c’est un peu une musique de film, mais sans films. Il y a un côté film héroïc-fantasy, d’aventures. Je voulais mettre la musique en avant avec cet univers inspiré du médiéval et ça a très bien fonctionné. Aujourd’hui c’est forcément différent, on part en tournée donc il faut prendre la parole et se montrer. Pour l’anecdote, malgré tous les millions de disques vendus je n’ai jamais fait une télé, de radios... Normalement, quand un projet fonctionne on fait des interviews, là c’était l’exception qui confirme la règle en termes de marketing.

S.M. : Pour vous définir dans ERA, vous en êtes le leader, le compositeur ou bien un moine chanteur ?

E.L. :

Un peu comme un chef d’orchestre, je réalise seul et après en studio j’engage une chorale à Londres. J’ai constitué une équipe, je suis assez fidèle, je travaille toujours avec les mêmes ingénieurs du son, etc... Ça évolue un peu avec les années dans la chorale, ça fait 25 ans donc forcément des personnes arrivent et d’autres partent.

S.M. : En parlant des médias et du fait qu’on vous y voit peu : Vous cultivez ce mystère volontairement ? Ou alors c’est juste le fait que maintenant on vous voit plus car le projet évolue ?

E.L. :

C’est volontaire dès le départ. Je n’étais pas dans des cases bien définies. Moi ce qui m’importait c’était de faire entendre la musique à travers des images un peu médiévales avec le thème récurrent dans mes albums : le bien contre le mal. Je n’ai pas trouvé nécessaire de mettre ma photo sur les pochettes d’albums, c’est vraiment un choix.

S.M. : Avez-vous conscience que vous avez plus œuvré pour le latin en France avec la chanson « Ameno », que cent ans de travail au ministère de l’éducation ? Il y a beaucoup de gens qui étaient persuadés de chanter le latin !

E.L. :

Et non pas du tout ! C’est un langage inventé, créé. La musique ça évoque toujours des émotions plus ou moins précises. Et je cherchais des mots, des expressions qui collaient à ce que je voulais faire ressentir. De temps en temps ça ressemble à du latin mais ça n’en est pas. Il y a un langage dans la musique classique qui s’appelle de l’esperanzo, c’est entre le latin et l’espéranto. Il y a une sonorité particulière.

S.M. : Il y a une longue histoire d’amour entre ERA et votre public, d’où vient cette fidélité d’après vous ?

E.L. :

La chance d’un artiste c’est de faire ce qu’il aime et que ça plaise au public. ERA a un côté intemporel donc on n’est pas dans un effet de mode. Malgré tout ça a marqué la génération de ceux qui avait 25-30 ans à l’époque. Ce n’est pas forcément explicable. Ce qui est vrai c’est que je ne me prends pas du tout pour un précurseur mais à cette époque il n’y avait pas encore toute cette culture du héroic-fantasy : Le Seigneur des Anneaux ou encore Games Of Thrones etc... Des années 60 à 90 il n’y avait pas trop de médias à diffuser cela. J’étais isolé. J’ai peut- être la chance d’évoquer cet univers mystique, spirituel et c’est peut-être cela qui a plu ! Il y a beaucoup plus de référence à tout ça à présent ! Finalement, je suis peut- être beaucoup plus à la mode aujourd’hui qu’il y a 20 ans entre guillemets et j’en suis très heureux.

S.M. : Y a-t-il des nouveaux projets sur lesquels vous travaillez ?

E.L. :

Je travaille sur un nouvel album, ce n’est pas très original ! Et j’aimerais emmener la tournée dans des destinations lointaines comme l’Amérique du Sud ou encore l’Asie. On avait déjà ces projets en tête mais avant la pandémie, donc là on repart un peu à zéro.

 

SA TOURNÉE ERA :

Samedi 19 novembre 2022 :

Brest - Arena

Dimanche 20 novembre 2022 :

Nantes - Zénith

Mercredi 7 décembre 2022 :

Lille - Zénith Arena

Samedi 17 décembre 2022 :

Floirac - Arkea Arena

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