GUY RECHENMANN

Interview :

S.M. : Ancien golfeur professionnel, la télé était-elle une suite logique ?

G.R. :

Une suite logique... et un tas de coïncidences ! Tout a commencé par une salle de golf ouverte en 1980, puis je suis passé professionnel 2 ans après. J'avais un ami, réalisateur à France 3, il faisait toutes les réalisations de sport et il me dit : " Viens à Chantilly je couvre l'Open de France ", j'y suis allé en spectateur, mais j'ai dû intervenir dans le camion technique et ils m'ont gardé en consultant technique. Je suis passé au commentaire avec Nelson Monfort dans les années 1988 et ensuite je suis revenu à Bordeaux en télévision régionale et j'ai continué la télé.

S.M. : Sans jeu de mots, c'est un parcours avec de belles rencontres !

G.R. :

Oui il y a toujours des rencontres quand il y a des mouvements, c'est toujours porteur ! Je ne crois pas au hasard mais plutôt aux coïncidences qu’il faut provoquer !

S.M. : Golfeur, présentateur télé, maintenant écrivain, est-ce un rêve d'enfance que vous réalisez là ?

G.R. :

Pas du tout car je n'étais pas du tout destiné à faire de l'écriture, quoi que, je n'étais pas mauvais élève de français. J'ai écrit pas mal de textes un peu poétiques et des nouvelles, puis j'ai attaqué les romans, c'est pour ça que j'ai créé un flic qui s'appelle " un flic de papier " c'est un flic, qui n'est pas très bon dans son métier. Je me suis dit : comment je ferais si j'avais à résoudre des enquêtes sans violence... ?

S.M. : Justement votre 3ème roman vient de paraître, vous pouvez nous en parler un petit peu ?

G.R. :

C'est mon 10ème livre ! J'écris sur la période de 1956. C’est un gamin qui va voir débarquer à côté de chez lui, une famille d'italiens dont la fille de 12 ans, qu’il veut dessiner mais elle ne veut pas. Quand il va réussir à la persuader, il va voir que son portrait ne correspond pas à la réalité. Il va y avoir toute une enquête, une histoire qui va nous amener jusqu'en Grèce (on va revenir dans la Grèce des années 40, pendant l'invasion des Italiens). Il y a toute une saga, ça monte en tragédie mais ça redescend en conte et au milieu il y a une courbe de Gauss.

S.M. : Peut-on dire que votre inspiration vient de faits réels ou êtes-vous dans une tradition d'auteur imaginatif et créatif ?

G.R. :

L’imagination c'est la construction et l'écoute. Si l’on veut construire un peu différemment on peut être dans l'imaginaire. Pour l’écriture, j'ai ma trame, je sais comment ça va se passer en revanche au milieu quand je suis en train d'écrire il y a des évolutions dans les personnages, de réflexions qui me viennent. J’essaye de ne pas partir trop loin parce qu'il ne faut pas perdre le lecteur, revenir à l'enquête.

S.M. : Revenons au golf, pour les fans, vous avez inventé un livre quizz ? un livre de jeu ? Comment peut-on l'appeler ?

G.R. :

Je n'ai rien inventé, c'est mon éditeur qui fait ce qu'on appelle des quiz régionaux, qui m’a demandé de faire des quizz dont un quizz sur le golf. Il est vrai que le premier indice n'est pas évident à trouver, alors arriver jusqu’au 5ème, c'est un vrai jeu ! Il s’est finalement vendu à Paris et dans les golfs. Le golf s’est démocratisé. Moi le premier, j'étais petit-fils de pâtissier ! Quand mon grand- père m'emmenait aux courses de chevaux je passais entre le golf et le champ de courses et je lui demandais, "Papy c'est quoi à gauche ?" il me répondait que ce n’était pas pour moi... C'était dans la fin des années 50, le golf avait cette image de richesse de sport élitiste, comme le polo.