HUGUES AUFRAY

INTERVIEW 

S.M. : Votre actualité est riche avec cette tournée "Cultes et Cultures", n'avez-vous pas envie de vous poser ?  

 H.A.  : 

 Surtout pas, je me repose en travaillant ! L’inaction m’angoisse, le sentiment de perdre du temps, j’ai besoin d’être dans l’action. J’ai inventé l’expression Cultes et Cultures, car beaucoup pensent qu’il y a une contradiction entre chanter dans les églises, collégiales, mais également dans les maisons de la culture, alors que non ! Je chante de la même façon dans une maison de la culture que dans un lieu catholique, mon répertoire ne change pas, mais le public lui change.  

S.M. : Chantez-vous toujours par plaisir ?  

H.A.  :

Bien sûr ! De mon point de vue, les artistes n’ont pas le droit à la retraite, car le travail est quelque chose qui fait souffrir alors que pour moi, pour nous, c’est le contraire. C’est d’ailleurs pour cela qu’on dit « jouer de la guitare », « jouer la comédie » ! On utilise le mot qui manifeste la joie de vivre des enfants, c’est censé donc être un plaisir. Être artiste, c’est être heureux de faire plaisir aux gens ! Ce qui peut m’arrêter c’est le jour où je ne pourrais plus du tout tenir une guitare...  

S.M. : Êtes-vous seul sur scène ?  

H.A.  :  

4 musiciens m’accompagnent et jouent de plusieurs instruments à la fois. C’est très varié !  

S.M. : Revenons à l'année 1961 et à votre période aux USA, êtes vous nostalgique de ces moments là ?  

H.A.  :  

Ça a été une période magnifique et très créative, en arrivant aux États-Unis et en découvrant Bob Dylan qui était totalement inconnu, même de ses parents puisqu’il avait pris un pseudonyme ; c’était super. J’ai décidé de reprendre ses chansons et je ne me suis pas trompé. Je ne parlais pas bien anglais et ça m’a permis d’abord de découvrir ses chansons et pouvoir les rendre accessibles aux Français en les adaptant.  

S.M. : Vous êtes un chanteur engagé, à 94 ans, êtes-vous apaisé ?  

H.A.  : 

Engagé, je n’aime pas ce mot, il implique beaucoup de choses. Par exemple ceux qui étaient engagés derrière Staline, ils ont dû finalement arrêter leur engagement. Moi, je n’ai jamais eu besoin de retourner ma veste, je suis un chanteur dégagé ! *rire*  

S.M. : Vous souvenez-vous de l'été 1966 avec la photo du siècle qui regroupait les vedettes yeye? Qu’évoque-t-elle pour vous ?  

H.A. :  

Sur cette photo, je me cache au fond, derrière Johnny Hallyday qui avait été hissé sur une échelle. Et ça me représente vraiment. J’ai toujours été très loin des médias, de tout ça. Je suis très marginal et sur la photo, je le suis déjà.  

S.M. : Quels sont vos projets ?  

H.A.  :  

Et bien pour la première fois, et après avoir dit que j’étais un chanteur dégagé, je m’engage en chantant dans des superbes endroits et lieux de France comme des cathédrales, des lieux de culture, etc. Je veux rendre hommage à ces monuments que les touristes aiment tant venir voir. 

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