JEAN-PIERRE MADER

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 03 février 2023
  • Mise à jour : 08 février 2023

Chanteur, auteur, compositeur, interprète et producteur, né le 21 juin 1955 à Toulouse. Jean-pierre Mader se fait connaître dans les années 80 avec Disparue (1984), Macumba (1985) et Un pied devant l’autre (1985). Marié 2 fois il a 3 enfants : Charlotte et Hadrien lors de sa 1ère union et Jeanne avec sa 2ème femme Nathalie.  

INTERVIEW

S.M. : Bonjour Jean-Pierre, nous connaissons le chanteur, mais un peu moins le producteur. Quel a été votre motivation pour passer sur la partie production ?

J-P.M. : 

J’ai eu le sentiment qu'à la fin des années 80, début des années 90, j’étais un peu en décalage avec ma propre production, je sentais que j’étais arrivé à une étape de ce que je pouvais faire en tant qu’auteur-compositeur. J’avais envie de marquer une pause, mais je ne pensais pas qu’elle allait durer aussi longtemps... Après la sortie de mon album "J’aère", qui n’a pas vraiment bien marché, malgré qu’artistiquement il était de bonne facture, j’ai eu la chance de produire mon premier album, pour une artiste Allemande, Ute Lemper, avec notamment le single "Parler d’amour" qui a bien marché.

Avant ça, j’ai eu une période où il ne se passait pas grand- chose, j’avais très peu de demande et je sentais que le Jean-Pierre Mader des années 80 s’était complètement essoufflé. Au lieu de faire un disque de plus ou de trop, j’ai préféré mettre mon envie de faire la musique au service des autres. C’est grâce à cela que j’ai pu faire de nombreuses rencontres, notamment avec Michel Fugain, Philippe Léotard, Bernard Lavilliers... Ce que je retiens de cette période c’est que l’on apprend plus de ses erreurs que de ses succès.

S.M. : Avant de passer à votre actualité, je voudrais revenir sur vos tubes "Macumba" et "Disparue", qui parlent d’immigration de prostitution et même de dictature, à une époque où la musique pop était synonyme de danse et festivité : Qu’est-ce qui vous a fait venir sur ces sujets-là ?

J-P.M. : 

Je pense que ce sont mes influences. J’ai toujours aimé la musique anglaise, comme les Beatles, les Rolling Stones... Je me souviens quand j’avais 16 ans, ma mère m’a offert pour Noël le premier single des Beatles et ça a complètement changé ma vie, j’ai passé 15 jours à écouter en boucle ce 45 tours. C’est à ce moment que j’ai senti qu’il y avait une fenêtre qui s’ouvrait dans ma vie. J’étais aussi très fan de Dépêche Mode, New Order et tous ces groupes qui chantaient des pensées tristes qui se dansent. Je pense qu’à travers la pop on peut aborder des problèmes graves tout en gardant le côté festif et dansant. C’est ce qui me singularise, aujourd’hui encore je ne regrette pas et je ne changerai rien à ces chansons. Ces musiques sont passées du statut de tube à un réel marqueur d’une époque que même les générations d’aujourd’hui connaissent ! Et en parlant de Macumba, j’ai eu l’occasion de la rechanter 20 ans plus tard avec une version différente pour le Sidaction, afin de faire passer le message de prévention.

S.M. : Pour revenir à votre actualité, Stars 80, est-ce que c’est une tournée d’une bande de copains ? Est-ce que vous êtes copains dans la vie ?

J-P.M. : 

Oui bien sûr ! Dans l’ensemble on est tous copains. Personnellement, je suis très ami avec Patrick Hernandez et avec tous les artistes toulousains. Ils sont un peu comme une famille et je suis très content qu’ils soient arrivés dans ma vie. Il y en a certains que je n’avais pas vu depuis 20 ans et au fur et à mesure des tournées, des amitiés se sont liées ou reliées. Malgré la grande coupure qu’il y a eu entre nous, nos amitiés sont reparties dès la première tournée des zéniths à Paris !

S.M. : Et parmi tout ce groupe, qui est le plus chambreur, le bout en train de l’équipe ?

J-P.M. : 

Ils sont plusieurs ! Personnellement je n’en fais pas partie car j’ai un humour un peu trop British, qu’ils ne comprennent pas tout le temps ! Je dirais que c’est Jean-Louis Pujade, William Picard et aussi Phil Barney.

S.M. : Pour continuer sur cette lancée, avez-vousune histoire, une anecdote à nous raconter par rapport à ça ?

J-P.M. : 

Ah oui oui ! Ils sont terribles ! Ils m’ont fait un coup de Trafalgar récemment, assez gênant. À chaque fois que je descendais à la réception des hôtels, on me disait : « Ça va M. Mader ? Vous allez bien ? On est content de vous voir », il y avait comme une espèce de traitement de faveur mais je ne comprenais pas pourquoi. Et en fin de compte, j’ai découvert qu’ils appelaient les hôtels avant notre arrivée, pour leur faire croire que j’avais des problèmes d’incontinence. Les hôtels me mettaient donc des alèses sous les matelas !

Un jour ils l’ont fait croire à Sabrina, et elle est venue me voir en disant : « Je sais que tu es malade, que tu as des problèmes. Je connais quelqu’un qui soigne ça avec l’hypnose ». Donc je lui dis : « me quoi tu me parles ? » et là elle me répond : « mais si, ils m’ont dit que tu faisais pipi au lit ». Voilà, c’est le genre de plan de mes copains !

S.M. : Revenons aux toulousains, puisque vous êtes bien représentés, avec vous mais aussi Emile, Image, etc. Qui est le plus toulousain de tous ?

J-P.M. : 

Je dirais que c’est moi. D’abord parce que je suis le seul à habiter dans le centre-ville, ils habitent tous à la campagne et je m’excuse, mais ce n’est pas Toulouse ! En plus de ça, je suis né et j’ai toujours vécu dans le centre de Toulouse.

S.M. : À titre personnel, est-ce que vous avez d’autres projets, d’autres envies ?

J-P.M. : 

Alors récemment j’ai participé à un très beau projet pour la fondation EDF, qui s’appelle « les mots enfouis » où j’ai mis en musique l’histoire des villages engloutis par les eaux des barrages lors des

années 50. On a fait une quinzaine de dates dans des chapelles et des lieux de mémoire. Est-ce que je ressortirais un jour quelque chose ? Pourquoi pas. Je suis en train de me questionner sur l’arrivée des 40 ans. J’ai l’idée de peut-être faire un concert pour fêter ça, à Toulouse avec des amis et des invités, mais ça ne serait pas avant 2024 !

S.M. : Merci beaucoup Jean-Pierre !

 

SON ACTUALITÉ :

Stars 80 Encore ! :

Bordeaux - Arkea Arena Floirac

Le jeudi 23 février 2023 à 20h

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