Interview des 3 Cafés Gourmands
- Par Arnaud Onnainty
- Mise en ligne : 03 juin 2025
- Mise à jour : 05 juin 2025
Portés par leur énergie solaire et leurs chansons aux accents authentiques, les 3 Cafés Gourmands sillonnent la France pour une nouvelle tournée haute en émotions, avec leur nouvelle chanteuse, Julie ! A cette occasion, Sébastien, du célèbre trio corrézien nous fait le plaisir de répondre à quelques questions...
INTERVIEW :
SM : Bonjour Sébastien. Aujourd’hui, on reçoit les Trois Cafés Gourmands, à l’occasion de la sortie de votre 4ᵉ album, avec une nouvelle chanteuse dans le groupe : Julie. Et aussi une tournée dans toute la France ! On va commencer par votre rencontre avec Julie. Comment s’est-elle faite ? Est-ce qu’elle a été bien intégrée ?
3CG :
Exactement, elle a été plutôt bien intégrée, parce qu’en fait, la première fois qu’on s’est vus, on a eu l’impression de se connaître depuis toujours ! Ça s’est passé à Astaffort, dans le Lot-et-Garonne, dans les studios de la fille de Francis Cabrel, chez Baboo Music. Julie est une amie d’Aurélie Cabrel. On était en train d’enregistrer chez Aurélie, et on cherchait en parallèle une voix féminine. C’est là qu’Aurélie nous a dit : « Je pense que j’ai la bonne personne pour vous. Elle rigole des mêmes choses que vous, donc ça peut coller ! »
Effectivement, il s’est avéré que dès que Julie est entrée dans le studio, c’était un rayon de soleil. Elle est arrivée toute lumineuse, heureuse d’être là, avec sûrement l’envie de faire partie du projet. Nous, on était contents de la découvrir. On a parlé pendant une heure et quart, jusqu’à ce que notre producteur nous demande d’essayer de chanter ensemble pour voir ce que ça donnait — parce qu’on ne cherchait pas juste une amie…
Et il avait raison. Il faut que ça fonctionne humainement, car on vit presque ensemble en tournée, c’est la première chose. Mais il faut aussi que les voix s’accordent bien, sans que Julie ait une identité vocale trop marquée. Et toutes les cases ont été cochées. Artistiquement, elle nous apporte beaucoup, notamment sur les harmonies ; elle sait très bien faire ce travail. Julie est quelqu’un qui mord la vie, toujours partante pour faire des choses, et il nous fallait ce genre de personne !
SM : Pour rester sur Julie, on peut donc dire qu’elle a Toulouse en cathéter. Est-ce que c’est l’ADN indispensable pour intégrer un groupe du Sud-Ouest, d’être originaire de là-bas ?
3CG :
Pas forcément. On ne cherchait vraiment pas quelqu’un du Sud-Ouest. Après, ce sont peut-être certaines valeurs, comme celles du rugby, qui nous rapprochent dans les discussions. On aime bien se chambrer — Brive est en Pro D2, Toulouse en Top 14 — mais ce sont de petites choses qui nous rapprochent encore. Ce n’était pas du tout un critère.
SM : D’accord, ça doit être sympa quand l’UBB bat le Stade Toulousain !
3CG :
Avec Jérémy, on y va doucement, parce qu’on a tous les deux été des étudiants à Toulouse pendant quatre ans. On aime bien le Stade Toulousain aussi, si vous voulez...
SM : Vous avez fait plus pour la Corrèze que Jacques Chirac ou François Hollande réunis... Est-ce que tous les professeurs de géographie vous écrivent pour vous remercier ?
3CG :
On a su, par des gens interviewés, qu’on avait été un bon vecteur pour le tourisme corrézien. Mais on ne pense pas avoir fait autant que Monsieur Chirac ! Cela a peut-être remis un coup de projecteur sur la Corrèze. Des gens se sont renseignés, sont venus en vacances l’été à Pompadour, à côté de chez nous, pour essayer de nous voir — certains nous l’ont dit.
On n’a pas la prétention d’avoir relancé le tourisme, ni de vouloir changer quelque chose. Ce n’était pas le but. Quand on parle de notre Corrèze, c’est parce qu’on parle de notre enfance, de là où on a grandi. Moi, quand j’étais prof à Paris et que je disais que je venais de Corrèze, les gens ne savaient pas trop. Donc c’est notre petit fief, notre Madeleine de Proust, notre coin à nous. Il n’y avait vraiment aucun calcul derrière.
SM : Avant de passer à votre actualité, j’ai une question sur votre précédent album. Vous avez coécrit une chanson avec Jean-Jacques Goldman. Est-ce que vous pouvez lever un peu le voile sur ce secret musical ?
3CG :
En 2019, on a eu vent, par Patrick Fiori, que Jean-Jacques Goldman s’était intéressé à notre projet. On a su plus tard, à travers des discussions, que ce qui l’avait touché, c’est que notre succès venait du public, pas de la télé ni des émissions de type télécrochet. Ce n’est pas qu’il boude ça, mais je pense que ce n’est pas ce qu’il recherche.
On a essayé de le contacter pour le remercier, puis des discussions amicales et artistiques ont suivi. On lui a demandé des conseils, et un jour, on lui a dit : « Si jamais vous avez une chanson qui traîne dans vos tiroirs… » Il a décliné très poliment, disant qu’il écrivait seulement pour ses amis proches (Patrick Fiori, Céline Dion), et qu’il n’écrivait plus trop.
Et puis un jour, il est revenu avec une mélodie, deux couplets et un refrain. Il nous a dit : « Si cette chanson vous intéresse, on peut la partager, mais elle n’existera que si vous coécrivez avec moi, puisque c’est vous qui allez la défendre sur scène. » Et c’est ce qu’on a fait. C’était une vraie collaboration artistique, avec toute son humilité. Il nous a donné des conseils, il s’est mis à notre niveau. C’était une expérience inoubliable, magnifique.
Le plus dur, c’était de garder le secret. On n’en parlait à personne, ni à nos proches ni à nos familles. C’était pendant le confinement, et ça a duré presque un an.
SM : Ça devait être une très belle expérience de partager cela avec Jean-Jacques Goldman.
3CG :
Le seul regret qu’on a, peut-être plus que lui, c’est qu’on ne se soit jamais vus en vrai. Tout s’est fait par visio, par e-mails. Lui était à Londres, et avec les règles de quarantaine, c’était compliqué. Il aurait fallu 14 jours à l’aller et au retour… alors qu’on enregistrait sur une seule journée. Mais on a fait avec, et on est très heureux du résultat.
SM : Sur votre dernier album, Des ondes et des reflets, il y a le titre S’Enlacer, qui semble dans la lignée de À nos souvenirs. Quelle est la genèse de cette chanson ?
3CG :
En fait, S’Enlacer avait été écrite presque en même temps que À nos souvenirs. Elle était dans un tiroir. Les paroles n’étaient pas exactement les mêmes, le refrain, si, mais certaines choses ont été corrigées. C’est une chanson sur l’amitié : même si on ne s’est pas vus depuis six mois, il suffit d’un appel, et rien n’a changé. On peut passer une soirée ensemble comme si de rien n’était.
C’est le cas pour moi avec plein de copains, même avant le succès. Les amis de la fac à Toulouse, qu’on ne voit qu’une fois tous les deux ans, on passe une semaine de vacances ensemble et c’est comme si on s’était quittés la veille.
SM : L’album a été enregistré à Astaffort, dans les studios d’Aurélie Cabrel. Un endroit très inspirant pour vous, puisqu’il vous a même inspiré une chanson ?
3CG :
C’est très inspirant, oui. On est sur une colline, au milieu des vignes, il y a de l’air pur… Le matin, à 9 h, on est au studio en 2 minutes à pied. C’est calme, apaisant, et ça ressemble beaucoup à la Corrèze. Je pense que ça se ressent dans l’album : on nous a dit qu’il était plus joyeux, festif, rempli d’amour et d’amitié.
On avait traité des sujets plus sensibles dans l’album précédent (les réseaux sociaux, par exemple), mais on a compris que ce n’était pas forcément ce que les gens attendaient de nous. Là, on est revenus à quelque chose de plus simple, plus vrai, et ça nous ressemble.
SM : Donc, ce qui vous inspire, ce n’est pas l’actualité, mais l’atmosphère dans laquelle vous baignez. Ce n’est pas un sujet en temps réel.
3CG :
Oui, exactement. Rien n’est calculé. Par exemple, Mademoiselle est inspirée de ma fille. Elle jouait dans sa chambre, et portait un sweat avec écrit « Mademoiselle ». Voilà, la chanson est née comme ça. Pareil pour Des ondes et des reflets, inspirée d’Astaffort et de sa maison aux volets bleus, qui existe vraiment. Ce sont des choses qu’on vit, qu’on voit, qui parlent aux gens. Les sujets lourds, comme la guerre en Ukraine, c’est terrible, mais ce n’est pas notre terrain d’expression.
SM : Vous avez sûrement été inspirés par d’autres artistes. Avez-vous des références qui vous ont guidés dans l’écriture ou les compositions ?
3CG :
Franchement, au début, on écrivait sans réfléchir. On posait des mots sur le papier. Évidemment, on écoute du Francis Cabrel, du Jean-Jacques Goldman. Moi, j’ai grandi avec Brel, Barbara, Brassens. Jérémy, lui, écoute plus de musiques actuelles. Ce mélange fonctionne peut-être.
Dans ma famille, c’était beaucoup chanson française et populaire : Dalida, Joe Dassin. Je ne pourrais pas écrire en anglais, je n’ai pas cette culture. Donc peut-être que mes références, ce sont les « 3 B » : Brassens, Brel, Barbara — sans prétention, bien sûr.
SM : Vous êtes déjà en tournée. C’est une tournée 2025 ou 2025-2026 ?
3CG :
C’est une tournée 2025-2026, et peut-être jusqu’en 2027. Au moins deux ans.
SM : Comment se passent les retrouvailles avec le public, avec Julie qui vient d’arriver ?
3CG :
Très bien ! Les gens sont heureux de nous retrouver. L’accueil est superbe pour Julie, qui adore aller à leur rencontre. On tient à signer des dédicaces après chaque concert, à aller voir les gens, et Julie aime beaucoup ce moment-là. Il faut qu’on continue de publier, de montrer qu’on est toujours là, parce que certains croient qu’on a arrêté — ce qui est totalement faux. Les gens commencent à comprendre qu’on est revenus, et ça fait plaisir.
Retrouvez les en tournée en France :
18 septembre 2025 : Théâtre fémina de Bordeaux
25 septembre 2025 : Le Liberté , Rennes
30 octobre 2025 : Le Splendid, Lille, et bien d'autres dates encore...
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