Messages, signes et au-delà : plongez dans l’univers fascinant d’Anne Tuffigo

- Par Lisa Baumler
- Mise en ligne : 04 décembre 2025
- Mise à jour : 18 décembre 2025
Anne Tuffigo parcourt la France avec son spectacle « Les Signes de l’au-delà ». Médium et conférencière, elle partage ses expériences, décrypte les signes de l’invisible et reconnecte le public avec ses proches disparus.
SM : Vous êtes aujourd’hui en tournée avec Les Signes de l’au-delà à travers toute la France. Pouvez-vous nous parler des objectifs de cette tournée et de ce que vous espérez transmettre au public ?
Le but de cette tournée, qui est une conférence suivie d’une médiumnité publique, c’est d’abord de faire découvrir mon métier. Dans le mot « médium », on met tout un tas de clichés, de fantasmes, de peurs aussi. Il y a l’image de Madame Irma ou de la sorcière un peu fantasque. Moi, je voulais inviter les spectateurs à réfléchir, à porter un regard spirituel sur l’au-delà, sur l’invisible, sur les synchronicités, les rêves, des choses très populaires, au sens noble du terme. Et puis, dans la seconde partie, je propose d’entrer en contact avec les défunts des gens présents. Je veux ouvrir les consciences, rendre mon métier transparent parce qu’on y associe souvent des choses caricaturales. J’invite les gens à venir en toute sécurité, dans une vraie salle de spectacle, acheter un billet comme pour n’importe quel concert, et à partager ce moment. Certains messages sont très forts, parfois indescriptibles c’est ça, mon métier.
SM : Avez-vous vécu des moments marquants pendant la tournée ?
Oh oui… Il y en a beaucoup. J’ai vu des mamans qui ont perdu leurs enfants, des pères qui sombrent dans l’alcoolisme et viennent demander pardon à leurs enfants, parce qu’ils n’ont jamais su exprimer leur peine, leur souffrance d’homme. J’ai entendu des grands-pères raconter qu’ils avaient peut-être eu non pas une femme, mais deux, qu’ils avaient dansé, aimé et qu’ils veulent dire aujourd’hui qu’ils veillent toujours sur la lignée. Ce ne sont pas des moments légers, mais ils sont intenses. Pour moi, l’essence de mon métier est là : reconnecter des êtres qui parfois n’ont même pas eu de dernier au revoir, ou qui sont partis fâchés. 80 % des séparations, dans la mort, viennent de blessures non refermées, d’éloignements, de non dits. Si je peux recréer du lien, alors j’ai rempli mon rôle.
SM : Vous avez dit avoir découvert vos capacités très jeune, mais votre engagement public ne date que de 2004, après le décès de votre mère. Comment ce drame a-t-il transformé votre rapport à la médiumnité ?
Chez moi, on ne parlait jamais de spiritualité, de religion, de Dieu. Ma famille venait d’un milieu très marqué par l’histoire. Mon grand-père paternel était résistant, il a vécu l’horreur, la perte, le rejet total de toute idée religieuse. Donc pour moi, parler de l’au-delà, des morts, c’était tabou. Quand ma mère est morte, c’est comme si une petite boîte que je gardais fermée avait volé en éclats, avec une force et une violence terribles. J’ai compris que si je voulais des réponses, si je voulais vérifier si ce que je vivais n’était pas folie ou névrose, il ne resterait qu’elle, de l’autre côté, pour me parler. J’ai décidé de mener l’enquête, comme une enquête quasi journalistique, sur mes ressentis, sur ce monde invisible. C’est ce qui m’a poussée à me lancer publiquement.
SM : Vous avez été professeure de Lettres modernes avant tout ça. Cette formation, cette expérience vous servent-elles aujourd’hui ?
Énormément. J’ai hérité de ma mère le goût de la lecture, de la curiosité, de la soif de comprendre. Petite, on allait chaque semaine à la médiathèque, on pouvait emprunter trois livres et je me souviens qu’avec mon frère on les perdait sous les lits, dans la baraque… C’était un vrai trésor. Puis ce goût de la lecture s’est transformé en goût de l’écriture. Et ça m’aide aujourd’hui à exprimer ce métier, parfois opaque, avec des mots clairs. Ça me permet de m’adresser à tous, de rendre accessible quelque chose qui pourrait paraître ésotérique. Pour moi, c’est un véritable atout.
SM : Vous intervenez aussi dans les médias. Comment gérez-vous la difficulté d’être médium dans un monde très rationnel ?
Avant, quand j’étais prof, tout le monde me respectait. Au moins, on me foutait la paix. Mais depuis que je suis passée dans le milieu de la médiumnité, je vis encore aujourd’hui des violences : des voisins qui refusent de me parler, des insultes sur les réseaux sociaux, des lettres de certaines personnes affirmant que je suis condamnée. L’amour comme la haine, tout est possible. C’est difficile parce que mon métier suscite des réactions passionnelles, souvent extrêmes. Moi, je suis du signe balance, j’ai besoin d’équilibre, d’harmonie. Je ne comprends pas toujours l’engouement, ni la haine. Pour ceux qui ressentent ces choses, c’est une forme de coming-out spirituel. Ça peut être violent, parce que ça bouscule toute une vision du monde. On peut perdre ses repères, se sentir différent. Pour ne pas se laisser emporter, il faut être très ancré dans la vie. Moi, je l’étais : j’étais prof, maman, Parisienne, avec une vie très concrète, très structurée. Cet ancrage-là, ajouté à la spiritualité, c’est ce qui permet de tenir, de rester équilibrée et de vivre ce métier sans se perdre.
SM : Pour revenir sur vos conférences, quel message central voulez-vous transmettre avec votre ouvrageCe que révèlent vos prénoms et vos spectacles ?
J’aime expliquer que nous ne sommes pas sur Terre par hasard. Nous avons un sens, une mission, une destinée. Parfois ces informations sont codées dans notre nom, notre prénom, nos origines. Dans mon livre (et dans mes conférences), je montre que comprendre l’étymologie, le sens profond d’un prénom ou d’un nom de famille, peut donner des pistes pour saisir ce que l’on est censé accomplir ici. Ce ne sont pas forcément des exploits, mais simplement être légitime, fidèle à soi-même, loyal envers les siens, trouver sa place.
Que le prénom soit “classique” ou “fantaisiste”, ce qui compte, c’est l’intention, la racine. L’humain porte en lui des missions variées, certaines grandes, d’autres plus modestes, mais toutes sont importantes.
SM : Vous parliez de “signes”, de synchronicité. Pour vous, qu’est-ce qu’un signe et comment aidez-vous le public à les reconnaître ?
Je dis souvent qu’on naît formatés, portés par des injonctions familiales, culturelles, générationnelles. Nos émotions, nos peurs, nos habitudes quotidiennes, le smartphone, les horaires fixes, les rituels, nous éloignent du subtil. Mon rôle est de réapprendre à “écouter” l’invisible : quand on s’arrête, quand on lâche prise, quand on cesse de regarder son portable, l’univers peut nous parler. Une synchronicité, pour moi, c’est un “instant-miroir” : je pense à une personne décédée et, immédiatement, sans y réfléchir, une situation, un son, un visage, un parfum, un événement surgit… Ce déclic, cette émotion non pensée, c’est le signe. Je les aide à décrypter ces instants, à comprendre qu’ils peuvent être des messages, des guides, des repères.
SM : Avez-vous constaté une évolution dans le public au fil des années, notamment en termes d’âge, de perception, de demandes ?
Oui, le public rajeunit, beaucoup. Il y a moins de repères religieux, plus d’ouverture à la spiritualité, à l’intuition, au développement personnel. L’intérêt n’est plus seulement “vais-je gagner au loto, retrouver mon ex, savoir si mon mari me trompe”, aujourd’hui, beaucoup viennent demander “quel est mon chemin ? Ma mission ? Qu’est-ce que je dois accomplir ?”. J’ai aussi beaucoup de seniors, des personnes à la fin d’une vie qui se demandent “Ai-je fait tout ce que je devais faire ?”. Pour eux, c’est un questionnement plus profond, sur le sens, le passage, la paix intérieure. Ça me touche énormément.
SM : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui vient de perdre un proche et qui n’a jamais envisagé la médiumnité ?
D’abord, accepter ses émotions, traverser les étapes du deuil : déni, colère, culpabilité, chagrin, acceptation. On ne guérit pas tous de la même façon. Attendre au moins un an avant de recourir à une séance médiumnique peut être utile. Ne jamais tomber dans la dépendance : ce n’est pas un appel téléphonique à un proche disparu. Si on franchit le pas, il faut garder le cœur ouvert. La séance peut donner un message différent de ce que l’on attendait, parfois plus profond, plus vrai. Il faut accepter l’imprévu.
SM : Comment gérez-vous, vous, les émotions et les attentes si fortes, quand vous communiquez avec les défunts au nom du public ?
C’est comme jouer d’un instrument : il faut s’affiner, apprendre, se discipliner. Le jour de la séance, je dois être “hors de moi”. Je ne peux pas m’imprégner des angoisses, des larmes, des espoirs des gens. Je suis un canal, un outil. Mon rôle : transmettre le message, pas m’émouvoir. Sur scène, pendant le contact, je dois rester droite, claire. C’est un langage subtil, un nouveau langage d’âme.
SM : Si vous deviez donner un conseil à une personne jeune, sensible, qui aurait des intuitions mais hésite, a peur du jugement : que lui diriez-vous ?
Travaillez votre ancrage. La médiumnité, la spiritualité, ce n’est pas un échappatoire à une vie que l’on n’aime pas. C’est souvent très dur de percevoir la souffrance, la mort, des signes avant les autres… Ce n’est pas un cadeau. Si l’on se lance, il faut poser ses attaches, savoir qui on est, ce qu’on veut et accepter l’exigence intérieure. Si c’est pour fuir un malaise, récolter des illusions on va se perdre, parfois à jamais.
Retrouvez Anne Tuffigo en live lors de son spectacle Les signes de l’au-delà en tournée dans toute la France. Découvrez également, dès maintenant, son livre Ce que révèlent vos prénoms en librairie !
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