Rencontre avec Céline "part en live" !!

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 26 septembre 2024
  • Mise à jour : 04 octobre 2024

Artiste, chanteur, imitateur Breton originaire de Saint-Malo, Sébastien Costic nous fait l'honneur de répondre à nos questions à l'occasion de sa tournée "Céline part en live" !

INTERVIEW 

SM : Bonjour, Sébastien Costic ou devrais-je dire Céline ?

SC :

Cela dépend dans quel angle on prend cette interview, sur scène je suis Céline et devant mon public aussi, mais là, devant vous c’est Sébastien qui est présent !

SM : Comment est née votre passion pour la chanson et pour Céline Dion ?

SC :

Je chante depuis mes 4-5 ans et très tôt j’ai voulu imiter des chanteurs. J’ai d’abord imité Madonna ou Mylène Farmer dans les années 80, tous les chanteurs que j’affectionnais. Fin des années 90, j’ai découvert à la télévision française Céline Dion qui chantait en duo « J’irais où tu iras » avec Jean-Jacques Goldman, pour moi c’était un déclic incroyable ! Qui était cette artiste avec ce charisme aussi puissant et cette voix ? Je suis devenu fan et à force de l’écouter et de regarder ses vidéos, j’ai voulu l’imiter. Ça correspondait à une période où j’étais déjà imitateur et pour rendre mon spectacle plus impressionnant, je n’imitais que des femmes. C’était aussi une façon de me démarquer des autres imitateurs de l’époque.

SM : Trouvez-vous que les voix féminines sont plus magiques ? Ou bien est-ce l’opposition de style avec des voix de femmes chantées par un homme ?

SC :

Les deux ! J’ai constaté au début de mes imitations, que le public était plus questionné sur le fait de se transformer physiquement dans un corps contraire au mien. Pour moi c’était un challenge plus intéressant. Aussi, vocalement parlant, mon larynx étant haut placé, ça me permettait d’aller chercher des notes plus hautes et se rapprochant ainsi des voix féminines.

SM : Comment vous définissez-vous ?

SC :

En toute humilité, je me retrouve dans Céline Dion du fait que je suis un artiste populaire, comme elle. Je suis proche de mon public, j’essaye de donner le maximum d’émotions, d’amour, de rester dans une bonne humeur malgré les mauvaises nouvelles. Un artiste, à mon sens, c’est quelqu’un qui réussit à faire rêver les gens, à les emmener ailleurs ! De montrer à son public, même si ça parait utopique, que le monde est beau et qu’il faut continuer de rêver. Pour me définir c’est compliqué… Je ne suis ni Drag Queen, car c’est une personne qui créée son propre personnage, et ni transformiste, car pour eux c’est du play-back et ce n’est pas mon cas. En plus, ils poussent la ressemblance à l’extrême ! Aujourd’hui ma Céline ressemble à la vrai, mais pas à 100% car mon travail consiste à faire perdurer l’incarnation de mon personnage que j’ai créé, il y a presque 30 ans sur Céline Dion. Je me définirais comme un mélange de comédien, imitateur et de chanteur.

SM : Vous imitez également  Dalida ?

SC :

J’ai un autre spectacle qui lui existe depuis 6 ou 7 ans, qui s’appelle « Best of Costic » et qui tourne toujours aussi. Dans ce spectacle d’une dizaine de femmes, j’imite entre autres Clara Luciana, Brigitte Bardot, Dalida, Mylène Farmer

SM : Comment opérez-vous cette transformation en Céline Dion ?

SC :

C’est un travail de longue haleine. Dans la semaine avant le spectacle, il y a déjà tout un rituel, je fais du sport, je cours pour que mon cardio soit bien entraîné. Quand je fais un spectacle, je l’envisage vraiment comme une épreuve sportive ! Je prépare le mental et le physique. Pas d’excès, pas d’alcool ou de cigarette etc. Mentalement, j’ai mes techniques pour avoir de l’assurance, de la confiance en soi, développer ma concentration pour mes sketchs, les paroles etc. Il y a également l’accent québécois que je dois restituer à chaque spectacle. Pendant les 2h de préparation que j’appelle le rite, je passe doucement de Sébastien à Céline : entre le maquillage, les échauffements de voix…  J’écoute souvent un spectacle live de Céline Dion, assez fort, pour me mettre dedans et étape par étape et on arrive au résultat final que vous voyez sur scène ! J’ai l’impression de rentrer dans une arène : quand on arrive seul sur scène, il faut être armé physiquement.

SM : Qui compose votre public ?

SC :

Je draine des décennies, car je chante depuis longtemps mais il y a également des Bretons qui me suivent. En termes de générations ça va de 8 à 90 ans ! On retrouve des vrais fans de Céline Dion et ils deviennent fans de Sébastien Costic qui interprète Céline. On a aussi les fans de Sébastien Costic au départ et qui continuent l’aventure avec moi.  Ça donne une ambiance assez survoltée entre mes chansons, mes sketchs, etc. J’ai besoin de rester avec mon public après la scène, de faire des câlins, des signatures, d’échanger, etc. Il y a parfois des personnes qui me confient des lourds secrets après avoir vécu beaucoup d’émotions, en me rencontrant à la dédicace. Par exemple, en février quand j’ai joué à Saint-Brévin-les-Pins, une jeune fille m‘a annoncé son triple cancer. Je lui ai demandé : « Pourquoi ça se passerait mal ? Pourquoi tu ne guérirais pas de tout ça ? » Et en fin de compte quand elle est revenue au concert à la Baule, avec toute sa famille, en septembre, je l’ai vu et son diagnostic s’est amélioré, son opération a été annulé, je lui ai dit « tu vois, on est passé à autre chose maintenant ! ».  The show must go on, et c’est cool !  Si nous, en tant qu’artiste, on peut aider le monde à notre petite échelle, c’est génial. Surtout en ce moment, on en a besoin.

SM : Avez-vous rencontré Céline Dion ? A-t-elle vu votre show ?

SC :

J’ai rencontré Céline Dion en mai 2016 à Las Vegas ! En fait, j’ai terminé en demi-finale à La France à un Incroyable Talent en 2013, et c’était présenté par Alex Goude. A la suite de l’émission, il m’a proposé de rejoindre son spectacle « Twisted Vegas », avec au total 12 artistes, pour y interpréter Céline Dion. J’ai fait la tournée de 2015 à 2016 à Las Vegas et je jouais tous les soirs sauf le lundi donc c’était un rythme très lourd. J’y ai rencontré des Français qui travaillaient pour le groupe Dion et qui me disaient de rencontrer Céline Dion. Mais c’était durant le décès de René, c’était très dur car elle annulait ses dates de concert les uns après les autres. Mais lors d’une date j’ai réussi à la voir lorsqu’après le spectacle elle repartait à son hélicoptère. Je lui ai dit que je l’adorais tellement que je l’imitais en France dans un spectacle. Elle m’a dit qu’elle avait vu les vidéos, que c’était super et qu’elle pensait que j’étais une femme à la base et elle a ajouté « Enfin un homme qui s’y colle ! ». On a échangé sur mon métier et ma manière de l’interpréter et elle a trouvé sa fascinant que j’aille chercher des notes aussi hautes avec ma tessiture de voix. Je n’oublierais jamais cette rencontre. Elle m’a fait envoyer par la poste un grand prospectus de photos qu’elle faisait distribuer dans les salles avant le début du concert et je l’ai toujours avec moi, elle a signé « Continue de faire rêver le monde ».  Je comprends cette phrase aujourd’hui, encore plus que jamais ! J’aimerais la rencontrer en France maintenant. Surtout qu’en 8 ans mon spectacle a évolué, tant sur le plan physique que vocal. J’espère qu’elle verra un jour le spectacle français. Depuis qu’elle a quitté la scène en 2018, elle est devenue inaccessible, ses productions et ses équipes ont changé. Elle est très discrète, elle sort d’une grande phase de fragilité, elle se reconstitue petit à petit et ça doit être dur pour elle. Ce sont des métiers où il faut bien être entouré pour rester solide ! Malheureusement, Céline a perdu tous ses piliers rapidement, c’est beaucoup en quelques années…

SM : Vous avez dû être ravi de la revoir durant la cérémonie des Jeux olympiques ?

SC :

Je n’y croyais pas au début, je pensais que c’était une fausse rumeur, tout comme des retours aux Etats-Unis qui était annoncé et qu’elle n’a jamais fait. Evidemment très content de la revoir et l’entendre en haut de la Tour Eiffel pour performer et je la félicite ! C’est un enjeu d’être aussi longtemps absente et de revenir en force pour un événement mondial. Elle a vraiment fait du live, donc bravo Céline ! Sa force, c’est qu’elle a toujours de bonnes idées, elle est toujours bien entourée, et les choix musicaux sont toujours top : « l’Hymne à l’amour », ça s’y prêtait vraiment bien ! Je faisais cette chanson quand j’imitais Edith Piaf dans mes anciens spectacles. J’ai décidé de reprendre cette chanson désormais. A Bordeaux, j’interpréterais ce titre pour la fin de mon spectacle ! C’est « très français », les paroles sont très poignantes.

SM : Quel est le programme de la tournée?

SC :

Après Bordeaux je retourne en Alsace : on sera au Kabaret à Reims, le 10 novembre. Ensuite, j’ai des dates de prévues au Portugal, pour un show spécial Céline, remixé en anglais, fin novembre. Et ensuite, on retourne à Paris au théâtre de la tour Eiffel : le 1er et le 8 décembre. Et pour 2025, on a prévu une grande tournée sur tout le territoire français !

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