Chantal Ladesou : l'interview exclusive de Seniors Mag

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 19 novembre 2015
  • Mise à jour : 04 mars 2018

Si Louis De Funès se réincarnait en femme ? Il serait Chantal Ladesou : Mêmes mimiques, même présence sur scène, même méchanceté dans son rôle. Chantal Ladesou, la reine du boulevard enchaîne pièces sur pièces, succès après succès et participe régulièrement  à l’émission des Grosses têtes sur RTL, pour notre plus grand plaisir et pour le bon fonctionnement  du grand zygomatique.

Seniors Mag (S.M.) : Chantal Ladesou, vous êtes actuellement en tournée avec la pièce « Nelson » et vous partagez la scène avec différents acteurs comme Armelle, Eric Laugérias … Ne nous dites pas, comme le dit en général tout comédien dans une interview,  que l’ambiance est super, que les autres acteurs sont adorables. Comment s’entrechoquent les égos dans cette pièce ?

Chantal Ladesou (C. L) : Tout d’abord Jean Robert Charrier a écrit « Nelson » spécialement pour moi et je me suis sentie, tout de suite, bien dans cette pièce. Je tenais personnellement à ce qu’il y ait une bonne ambiance, et c’est vraiment le cas. On a tous laissé nos égos dehors. Je fais ce métier par amour et pour m’amuser et je veux le faire dans la joie et la bonne humeur. Je voulais donc avoir autour de moi des comédiens agréables et qui n’ont pas d’égo. Nous avons juste  le lapin qui se « la pète un peu » c’est ça le problème. Il adore jouer et il est complètement cabot.

S.M. : Dans la presse on vous a comparé à De Funès. Cela vous fait plaisir où vous auriez préféré être comparé à un ou une autre humoriste ?

C.L. : Non je le trouve exceptionnel donc pour cette comparaison je dis « Merci ». C’est un très beau compliment. J’espère être à la hauteur. Mais j’ai  aussi été inspirée par Zouc que j’adore ; Elle jouait des personnages toute seule sur scène avec beaucoup d’émotion et de rire. Et puis il y avait aussi Sylvie Joly, Jacqueline Mailhan, Marthe Mercadier, avec qui j’ai joué mon premier boulevard,  la pièce « Les 4 vérités », Micheline Dax  et Sophie Desmarets.

S.M. : Vous avez fait un sketch qui s’intitule « Ikéa ». Vous avez lancé le sponsoring pour la scène ? Combien vous ont-ils payé pour cela ?

C.L. : Ils ne m’ont pas payé. Ils ne m’ont rien donné. Ils ne m’ont jamais téléphoné. Je leur ai simplement demandé d’avoir quelques parts sociales, ils ne m’ont jamais rappelée !! Ils m’ignorent totalement. Par contre les gens pensent beaucoup à moi quand ils vont chez Ikéa.

S.M. : Michel votre mari est omniprésent dans votre vie. Il est plutôt votre muse ou votre souffre douleur ?

C.L. : Il est tout à la fois. Je l’ai rencontré quand je suis venue faire du théâtre à Paris. Mon père n’était pas d’accord dans ce choix j’ai donc cherché du travail. Je suis devenue hôtesse chez Rank Xeros. J’allais expliquer dans les grosses boites comment fonctionnaient les photocopieurs. Des machines énormes qui nécessitaient  que je me documente sans arrêt alors que je ne pensais qu’à une chose : Faire du théâtre. Je passais la journée avec des cadres et le soir avec des fous du théâtre. J’ai démissionné de chez Rank Xérox au bout de 2 ans et pendant mon mois de préavis j’ai rencontré Michel qui y travaillait  aussi. Et depuis 40 ans nous sommes ensemble.

S.M. : Vous avez une voix qui porte, un côté un peu snob, une gouaille et un humour pince sans rire, vous travaillez cette personnalité ou c’est du 100% naturel ?

«  J’ai toujours mes vieux amis d’enfance qui me disent que je suis exactement comme avant à essayer d’imiter les gens et à les faire marrer. »

S.M. : Vous êtes sociétaire de l’émission des grosses têtes depuis 2010.  Il y a eu une période avec Philippe Bouvard et maintenant vous êtes dirigée par Laurent Ruquier. Qui des deux est le mieux ?

C.L. : Il n’y a pas de mieux. Chacun à son style en étant vraiment dans la même veine. Même si on ne peut pas remplacer Bouvard vu sa carrière, Laurent est son fils spirituel. J’ai adoré travailler avec Philippe. C’est lui qui m’a  proposé de devenir sociétaire et j’étais ravie de faire de la radio. Avec Ruquier c’est une autre ambiance. Il ya beaucoup plus d’intervenants à chaque émission qui viennent d’univers différents. Mais Ruquier est  bienveillant. Il ne laisse jamais quelqu’un sur la route et c’est très agréable de travailler avec lui.

S.M. : Vous êtes plutôt une humoriste ou une actrice ?

C.L. : J’aime être les deux : Je me sens bateleur, j’aime faire rire et raconter des histoires à un public que j’ai en tête à tête et j’aime aussi jouer avec une troupe. J’ai l’impression que je peux faire les deux dans le cadre de mon métier. Avec la pièce « Nelson » par exemple, je viens jouer avec d’autres personnes, donner la réplique, vivre la vie d’une  troupe et j’aime ça. On part en tournée et on est ravis. On a déjà plein de projets dans chaque ville.

S.M. : Isabelle Mergault a écrit pour vous la pièce « Adieu, je reste ». Vous avez été l’inspiratrice d’une autre « Reine du Boulevard » ?

C.L. : Oui et c’est agréable que l’on pense à vous et que l’on vous écrive des textes. Isabelle et moi, on se croisait depuis longtemps sur les plateaux et on avait envie de travailler ensemble. Un soir on a diné ensemble. Elle m’a dit « Je t’écris une pièce ». J’ai dis « ok » en lui tapant dans la main. J’ai donné ma parole et j’ai dit « Oui » alors qu’elle n’avait pas encore écrit la pièce. On s’est fait confiance et ça a très bien marché.

S.M. : Votre fils Julien, votre fille Clémence et votre belle fille Pauline sont dans le milieu du spectacle. Est-ce que ces choix de carrière ne vous effraient pas un peu vu la conjoncture ?

C.L. : Des chômeurs, vous voulez parler des futurs chômeurs ! Je ne les ai pourtant jamais poussés à monter sur scène. Le chemin est long et difficile et si ce n’est pas une passion on abandonne forcément. Mes deux enfants ont fait une école de cinéma sur Paris. Un jour ma fille Clémence m’a invitée à  venir voir ce qu’elle faisait au théâtre. J’ai trouvé qu’elle avait une personnalité, une présence. Du coup pour  « Nelson » ont cherchait une actrice pour le rôle de ma fille dans la pièce, on a fait un casting et elle a été prise ! Bon, il est vrai qu’elle a été prévenue avant les autres mais si elle n’avait pas été bonne on ne l’aurait pas embauchée ! Quand je joue avec ma fille sur scène, je joue vraiment avec une comédienne, j’oublie qu’elle est ma fille dans la vraie vie !

Et puis elle a tout de même obtenu le prix du public Beaumarchais dans la catégorie Chérubins. Ce prix est mis en place par le Figaro. C’est une belle reconnaissance. Mon fils Julien  fait plutôt des reportages animaliers. Quant à ma belle fille Pauline Lefèvre, après avoir été Miss météo à Canal+, elle est maintenant comédienne et va monter sur scène avec Daniel Auteuil à la rentrée prochaine.

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