Les Choristes : l'interview exclusive de Seniors Mag - Jean-Louis Barcelona et Patrick Zard

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 21 janvier 2018
  • Mise à jour : 21 janvier 2018

Les 2 acteurs Jean-Louis Barcelona et Patrick Zard étaient à Bordeaux début septembre pour nous présenter le spectacle musical LES CHORISTES que l’on pourra voir sur scène en province dès ce mois d’octobre.

S.M. : Jean-Louis Barcelona comment s’est déroulé le casting pour ce rôle que vous interprétez et qui avait été joué dans le film éponyme par Gérard Jugnot ?

J.L. B : Christophe Barratier (le metteur en scène et producteur du spectacle NDLR) n’a pas cherché un Brat Pitt ou un bodybuilder. Quand il m’a proposé le rôle, celui de Clément Mathieu qui avait été brillamment interprété par Gérard Jugnot dans le film et il y a bien longtemps par Noël Noël dans la cage aux Rossignols, j’ai tout de suite dit « oui » car le personnage me touchait énormément. Clément Mathieu a une grande sensibilité. Il est dans le dévouement et est très malin. Il ne va pas à la confrontation avec Rachin.  Quand il lui dit « Je voudrais créer une chorale » en réalité il l’a déjà créée. Sa démarche est malicieuse.

S.M. : Dans le spectacle vous chantez ?

J.L.B. : Dans le film le personnage ne chantait pas mais pour ce spectacle nous sommes 6 sur scène, en dehors des enfants et nous chantons tous. Nous sommes des comédiens qui chantons. Pour moi c’est un nouveau défi que j’avais envie de relever car je ne l’avais encore jamais fait. Le fait de chanter apporte de la profondeur à chaque personnage car les chansons transcrivent les émotions sur le moment même si cela ne fait pas spécialement avancer l’histoire. Les chansons n’étaient pas dans le film d’où l’adaptation.

S.M. : Patrick Zard, en ce qui vous concerne l’exercice devait être plus facile pour vous, car vous êtes chanteur.

P.Z. : J’adore chanter, j’ai déjà chanté sur scène mais je ne me prends pas du tout pour un chanteur. Je suis un comédien qui peut chanter et j’adore ce rôle. Tous les jours nous travaillons notre voix avec un coach vocal en faisant ½ heure de chauffe de voix.

S.M. : Est-ce que vous avez revu le film avant de travailler votre rôle ?

P.Z. : Je n’ai pas voulu le revoir avant de travailler mais je l’ai regardé dernièrement. Je me rends compte que mon personnage est à la fois le même que celui joué dans le film par François Berléand et cependant très différend car nous avons mis chacun notre patte personnelle.

J.L.B. C’est comme pour le personnage de Clément Mathieu. Je suis le 3ème comédien à le jouer après Jugnot et Noël Noël et le premier à l’interpréter sur une scène. Je pense que j’apporte ce que je suis. Sans compter que nous jouons sans filet, sans remplaçant !

S.M. : Vous avez chaque soir 15 enfants sur scène avec vous et il y a 3 groupes de jeunes. Soit 45 enfants à gérer. Comment cela se passe-t-il ?

P.Z. Les 3 groupes se sont relayés quand nous étions sur Paris et pour la tournée, ce sera pareil. On va les faire jouer alternativement pour ne pas trop perturber leur scolarité. Ceci dit, en tournée, les représentations se font essentiellement les vendredis et samedis soir.

J.L.B : Les enfants sont issus de La Maîtrise des Hauts-de-Seine. C’est « l’excellence française » et si dans le spectacle on suit l’histoire de Clément Mathieu, ce sont quand même eux les stars. Ils ont une voix cristalline qui nous donne chaque soir la chair de poule et le public est complètement subjugué. C’est du direct, les enfants et le public sont face à face.

S.M. Cela fait une grande différence avec le film …

J.L.B. : C’est vrai qu’il y a une alchimie lors du spectacle que l’on ne ressent peut-être pas en regardant le film.

P.Z. : Pour le spectacle, il y a des scènes qui ont été réécrites, mais il y a surtout cette proximité avec ces 15 enfants qui chantent en direct devant vous. C’est déjà émouvant dans le film alors ici c’est terrible. Maintenant en ce qui concerne l’histoire qui se passe en 1948, on n’a rien changé de nos costumes et l’histoire reste figée. Il y a même certains mots que l’on a supprimé en répétition parce qu’ils nous semblaient actuels et on avait un doute sur leur utilisation à l’époque. Par contre l’internat a évolué car selon les spécialistes, un chœur d’enfants constitué que de garçons manque d’amplitude phonique. D’ailleurs dans le film, il y a des voix de filles qui ont été rajoutées à l’époque mais que l’on ne voit pas bien sûr. Ici dans le spectacle il y a 4 filles sur scène et Christophe Barratier a justement trouvé une astuce scénique pour introduire ces nouveaux personnages. Pour Christophe Barratier, maintenant que le spectacle est monté, il lui semble que le spectacle existait avant le film. Il a travaillé différemment les personnages puisqu’il y en a moins que dans le film. Par exemple le rôle de Kad Merad n’est pas repris dans le spectacle. Il y a toujours une majorité d’hommes puisque le seul personnage féminin comme dans le film est la maman du petit Morange.

S.M. : Est-ce que vous aurez les mêmes décors en tournée que ceux utilisés à Paris ?

J.L.B. : Ceux sont les mêmes et il y a même une fenêtre en plus ! C’est peut-être un détail mais pour nous cela est important car il y a 1 mètre 40 de plus de décor ! (rires) Il faut se repérer avec un bureau plus loin …

P.Z. : Les décors qui sont de Stéphanie Jarre sont magnifiques et ils ont été un peu réadaptés car les salles en province sont en général plus grandes qu’aux Folies Bergères et on voulait garder la proximité avec le public. Il y a toute une équipe sur les éclairages … C’est somptueux et je suis complètement amoureux de Stéphanie Jarre. C’est la plus adorable des femmes !

S.M. : Ah ! on le lui dira …

P.Z. : oh mais elle le sait déjà (rires)

J.B. Mais qui n’est pas amoureux de Stéphanie Jarre ! Elle est d’une gentillesse …

S.M. : Comment est-ce que vous définissez ce spectacle ?

J.L.B. C’est un spectacle musical ; Il n’y a pas de chorégraphie et dans une comédie musicale les chansons font avancer l’histoire. Ici Il y a 60% de texte et le reste est en chansons.

S.M. : Est-ce que vous pensez que ce spectacle aurait eu le même accueil s’il n’y avait pas eu le film réalisé auparavant avec tout le succès qu’on lui connait ?

P.Z. : C’est impossible d’occulter le film. Il y a quand même 14 millions de spectateurs qui l’ont vu au cinéma. Puis il est passé plusieurs fois à la télé, Il est allé jusqu’aux Oscars …

S.M. Vous vous imaginez faire une tournée à l’international ?

J.L.B. :  S’il faut faire le spectacle en anglais, le public ne va pas être déçu ! On mettra du sous titrage en bas de la scène !

 

En quelques mots :
Jean-Louis Barcelona est né le 1er janvier 1975 à Mazamet dans le Tarn. Il a joué dans + de 35 films au cinéma, + de 60 téléfilms, + 10 pièces de théâtre et on le connait avant tout pour son rôle du sosie de Michel Polnareff dans la publicité de Cetelem que l’on voit régulièrement à la télé.
Patrick Zard est né le 18 juillet 1948 à Concarneau. Il démarre en 1980 dans le film « Les Sous-doués » de Claude Zidi. Il interprète de nombreux rôles au cinéma et dans les téléfilms mais c’est surtout le théâtre qui l’intéresse. Il vient d’acheter un théâtre en Avignon qui va l’occuper une bonne partie de l’année 2018. Il est papa de 4 filles et va bientôt être grand-père.

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