Christian Morin : l'interview exclusive de Seniors Mag

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 10 mars 2015
  • Mise à jour : 27 janvier 2018

Christian Morin est présent tous les matins sur radio classique de 9h30 à 13h et comme ce rendez-vous quotidien ne lui suffit pas, on peut également le voir à l’affiche du film de Pascal Thomas « Valentin, Valentin » ou sur différentes scènes en quartet jazz. Rencontre avec un « touche à tout » qui croque la vie avec élégance, courtoisie et gentillesse. Christian Morin n’est pas prêt de raccrocher et c’est tant mieux pour nous !

Seniors Mag (S.M.) : Christian Morin votre actualité est très riche en ce début d’année. Vous avez notamment quelques rendez-vous avec votre quartet jazz.

Christian Morin (C.M.) : Sur scène nous reprenons des morceaux qui sont dans l’album sorti en septembre  et puis d’autres plus anciens. J’ai quelques dates de prévues en ce début 2015 et je suis convié à aller jouer le 24 juillet au festival de jazz d’Andernos que j’avais d’ailleurs fondé en 1966.

S.M. : Aujourd’hui vous êtes en tête d’affiche après avoir accompagné les plus grands comme Claude Luter, Henri Salvador, Claude Bolling … Y a-t-il un état d’esprit différent quand on monte sur scène ?

C.M. : Je suis toujours pareil. J’aime la phrase de Churchill qui dit « Le succès consiste à aller d'échecs en échecs sans perdre son enthousiasme». Je pense que c’est le moteur pour tout le monde. Claude Luther le clarinettiste m’avait dit quand j’avais à peu près 20 ans « essaies toujours de jouer avec un esprit amateur mais « amateur » au sens noble du terme c'est-à-dire avoir toujours cet enthousiasme, cette envie». Et régulièrement je pense à cette phrase.

S.M. : Christian Morin, vous êtes un « touche à tout » sur qui on ne peut pas mettre d’étiquette.

C.M. : J’ai eu la chance d’avoir une variété d’activités entre le dessin, le théâtre, la radio, la musique et la télévision. Il est vrai qu’en France il faut toujours mettre une étiquette sur notre dos. Les anglo-saxons voire les italiens et les espagnols sont moins compliqués que nous.  Ce que j’aime dans mes activités c’est cette diversité car je n’ai pas le temps de m’ennuyer : C’est quitter la radio pour aller faire un concert près de Paris, puis être invité à une émission de télévision et le lendemain revenir à la radio avant d’aller faire une répétition pour le théâtre. Tout cela est pour moi un point d’équilibre auquel je rajouter le dessin humoristique !

S.M. : Il semble que le fil conducteur de vos activités professionnelles soit quand même  la musique

C.M. : Evidemment tous les matins quand je suis à la radio je parle musique classique. Mais je ne suis pas un spécialiste et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu ce poste à la radio car ils cherchaient quelqu’un qui parle de la musique classique comme tout un chacun.  Maintenant si on me propose un rôle comme vient de le faire Pascal Thomas pour son film « Valentin Valentin », je suis partant pour retourner devant les caméras ou encore pour remonter sur scène au théâtre.

S.M. : Vous n’avez jamais fait une activité ou un choix par défaut ou pour le côté alimentaire ?

C.M. : Mon père m’avait fait apprendre la clarinette avec cette réserve qu’avaient les gens qui avaient connu la guerre et en me disant : Tu devrais  apprendre un instrument de musique, on ne sait jamais, ça peut servir…  Maintenant quand je donne un concert et que je suis payé pour cela, je pense toujours à mon père.

S.M. : Vous avez un fils, Julien est-il musicien lui aussi ?

C.M. : Il va avoir 30 ans et après 5 ans d’étude  de droit et alors que sa maman est notaire, il a choisi le travail de la comédie.  Il prépare actuellement une pièce de théâtre et il fait également des musiques de films. En fait il joue du piano et de la guitare et tout cela sans que je le pousse dans ce sens là ! Maintenant il faut qu’il se fasse un nom et que la maturité fasse le reste.

S.M. : Est-ce que l’on peut considérer que votre premier métier était dessinateur ?

C.M. : J’ai commencé à faire du dessin  dans le journal « Sud-Ouest » en juillet 66. Puis en arrivant à Paris j’ai fait des croquis pour le magazine  « Lui », pour le journal de Claude François « Podium », et actuellement je fais un dessin par mois pour « la chambre des propriétaires «  qui a une revue sur l’immobilier. Je fais essentiellement du dessin humoristique. On m’avait inculqué cette qualité qui est difficile à posséder qui est de faire du dessin sans parole. Ces dessins où on comprend tout avec 3 traits de crayons. Je crois que j’ai plus d’admiration pour le dessin humoristique que pour la BD. Pour revenir à l’actualité, j’étais un copain de Cabu et  on échangeait de temps en temps des dessins et puis nous avions un point commun qui était la musique de jazz.

S.M. : Avez-vous des regrets dans votre vie professionnelle? Vous avez touché à tout, et malgré votre  voix chaude et de radio on ne vous connait pas chanteur.

C.M. : Figurez-vous que j’ai une tessiture vocale qui est assez réduite, qui doit faire 1 octave et demie et je n’ai jamais travaillé le chant. J’ai une tessiture vocale qui se rapprochait un peu de la voix de Sacha Distel qui était un bon copain et que j’ai accompagné sur scène en tant que musicien. Le chant et la danse sont les deux catégories artistiques vers lesquelles je ne me suis pas tourné et cela sans regret !

 

Son actualité :

Animateur :Tous les matins de 9h30 à 13h sur Radio Classique (Fréquences sur www.radioclassique.fr)

Ecrivain : « Si ton père avait pu voir ça » Edition Archipel

Acteur : Dans le film « Valentin Valentin »

 

Christian Morin en quelques mots :

Il est né à Bordeaux le 2 mars 1945

1974 L'Académie du jazz lui décerne le " Prix Sidney Bechet ".

De 1987-1992 : Animation sur radio Monte Carlo

De 1987 à 1993 Les années TF1 avec « La Roue de la Fortune », " Succès Fous ", " Toute la Musique qu'on Aime au Cinéma ", " Fou Rire " avec Jean Poiret et Jean Carmet, " Histoire d'en Rire ".

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