François Xavier Demaison

  • Par Héloïse Morée
  • Mise en ligne : 24 novembre 2016
  • Mise à jour : 16 avril 2018

Il est né le 22 septembre 1973 à Asnières-sur-Seine. Il a obtenu son bac B, une maîtrise de droit et une maîtrise de sciences politiques avant de se lancer dans le spectacle. François Xavier Demaison est parrain de différentes associations : Handigrafik, Le Rire Médecin, L’Enfant Bien Entendu Normandie, et ELA.

Seniors Mag (S.M.) : François Xavier Demaison, vous démarrez une grande tournée qui va se poursuivre jusqu’en juin avec notamment 10 dates à l’Olympia en janvier. Après 10 ans de carrière que va-t-il y avoir dans ce nouveau spectacle ?

François Xavier Demaison (F.X.D.) : Ce spectacle est le plus personnel, le plus abouti. Dans la discussion, on est dans l’intimité avec le public. Il y a un côté « raconteur d’histoires » et un autre côté plutôt « théâtre « où je fais intervenir des personnages souvent hauts en couleur. Je raconte mes tournées, mes aventures au cinéma et je parle également de l’actualité, de thèmes universels, de notre époque, de ma famille, de mes parents, de ma fille, de mon grand- père, ainsi que de New York, des régions de France, et même de la Résistance ;

S.M. : Y a-t-il des personnages récurrents dans vos différents spectacles ?

F.X.D. : Oui il y a Bitou Le Castor parce que si je ne le fais pas le public ne va pas être content ! C’est un peu ma mascotte, mon porte bonheur.

S.M. : Vous traitez certains thèmes qui sont assez durs, voire perturbants. Je pense par exemple au sketch sur la personne qui a eu un AVC. Quelle sont les limites que vous vous fixez sur scène ?

F.X.D. Le fait d’utiliser des personnages me permet d’aller assez loin mais de manière générale j’ai tendance à dire que je ris « avec » et que je ne ris pas « de ». Je ne ris pas de quelqu’un en particulier. Il n’y a pas en moi de la méchanceté et si parfois on peut la ressentir c’est de connivence avec le public. Je ne suis pas du genre à « dézinguer » un tel pour le plaisir. Je n’ai pas de problème à régler sur scène.

S.M. : Sur scène, vous parlez de vos parents. Vous êtes l’ainé d’une famille et vos deux parents sont avocats. On vous imagine devenir à votre tour avocat … vous avez un prénom de bonne famille, digne d’un futur magistrat et patatras … vous montez sur scène !

F.X.D. : Le côté clown l’a emporté, je l’avais au fond de moi. Sur scène pour croquer le monde du travail classique que j’ai connu cela est plus facile. Je sens une proximité avec le public. Un jour on m’a dit en sortant de scène « Vous êtes comme nous mais dans la lumière ». Il est vrai qu’à mes débuts, mes parents ont été inquiets mais ils savaient que c’était ma passion. Aujourd’hui ils sont fiers et ils voient bien que je suis heureux. Ils m’ont toujours soutenu. Un jour ma mère a répondu à une interview dans laquelle on lui demandait si elle m’avait encouragé. Elle a juste dit « vous savez ce métier est déjà tellement compliqué que s’il faut le faire en plus contre les gens que l’on aime…  et qu’est-ce qu’une maman si elle ne croit pas en ses enfants ? » J’ai toujours eu beaucoup de soutien et d’amour autour de moi.

S.M. : Est-ce qu’il vous fallait cette journée horrible du 11 septembre 2001, alors que vous assistez aux attentats du World Tarde Center depuis un bureau de Manhattan où vous effectuez un stage dans le cabinet d’avocats Landwell & Associés, pour changer de cap dans votre vie professionnelle ?

F.X.D. : ça a été un accélérateur tout simplement mais ces événements m’ont permis de mesurer la fragilité de l’existence et de me rendre compte qu’il fallait en profiter. A un moment donné je me suis dit « si le monde est fou, essayons d’être plus fou que lui ».

S.M. : En parlant d’accélérateur, il y a un deuxième qui a fait son effet. Je veux parler de Samuel Le Bihan.

F.X.D. : Oui il est extraordinaire. Il m’a découvert. C’est mon Christophe Colomb. Il m’a mis le pied à l’étrier. Il a été le premier à croire en moi. Aujourd’hui on est très proches. C’est le parrain de ma fille et je suis le parrain de la sienne. On est liés pour la vie.

S.M. : Vous avez déjà joué ensemble ?

F.X.D. : Assez peu, trop peu à mon goût. C’est quelqu’un de bien qui réussit aujourd’hui formidablement bien avec la série télévisée Alex Hugo.

S.M. : Avec Antoine de Caune, on peut également parler de belle rencontre quand il vous choisit pour camper le personnage de Coluche.

F.X.D. : Il m’a fait confiance pour le rôle de Coluche et finalement il m’a ouvert les portes du cinéma car j’ai été nommé pour mon 1er rôle principal. La lumière s’est allumée sur moi et cela m’a permis de faire plein de choses au cinéma par la suite.

S.M. : Qu’est-ce que ce film a changé dans votre vie. Quand on reçoit une nomination au César est-ce que l’on ne se dit pas que l’on est plutôt fait pour le métier d’acteur ?

F.X.D. : Je suis content de faire les deux métiers d’acteur et d’humoriste. Sans compter que je fais aussi de la production et que j’ai acheté un théâtre …

S.M. : On entre dans la campagne politique présidentielle.  Est-ce que les hommes politiques vous font rire en ce moment ?

F.X.D. : Ah non pas du tout ! On assiste à une course au nombril, à la réussite personnelle, sans projet collectif, ce qui est extrêmement accablant, inquiétant. Ils ne se prennent pas pour de la m….. Ils sont tous persuadés qu’ils ont un chemin tracé vers l’Elysée. Comme je l’ai déjà dit « La politique c’est le show-business pour les moches ». Ils ne sont même pas bons acteurs. Je les trouve dénués de poésie, de philosophie, de vision.

S.M. : Certains humoristes se retrouvent parfois en duo sur scène. Je pense à Gad Elmaleh avec Kev Adams ou Franck Dubosc avec Stéphane Rousseau. Si vous deviez choisir un compagnon de scène, qui serait-il ?

F.X.D. : J’aime beaucoup monter sur scène avec Baptiste Le Caplain et cela arrive assez régulièrement.

S.M. : Vous qui avez vécu aux Etats Unis, et qui connaissez l’humour américain. Est-il éloigné de l’humour français ?

F.X.D. : Il y a là-bas la culture du Stand Up et j’adore cela mais ce n’est pas toujours appliqué d’une manière aussi brillante qu’en France car tout le monde se réclame du Stand up et pourtant il faut avoir un véritable talent. J’adore également l’auto dérision américaine.

S.M. : Est-ce que vous avez des projets pour aller jouer à New York comme l’a fait déjà Gad Elmaleh ou auparavant Roland Magdane ?

F.X.D. : Pourquoi pas mais je viens de terminer 3 films, j’ai mon spectacle, je démarre une série que je produis et où j’ai le rôle principal, je viens d’acheter le théâtre de l’Oeuvre à Paris … Donc pour l’instant, démarrer une carrière aux Etats Unis et traduire le spectacle en anglais, ce n’est pas d’actualité !

S.M. : Vous êtes papa d’une petit fille… Alors l’humour à la maison ça donne quoi ?

F.X.D. : Oui j’ai une petite fille Sasha qui a 9 ans et qui a déjà beaucoup d’humour et de l’auto dérision, c’est merveilleux !

Partager cet article sur les réseaux sociaux
Articles associés
Café : peut-on le faire ?

La loi encadre précisément les pratiques relatives aux activités de préparation et de ...Lire plus...

Restaurant : peut-on le fai...

En tant que client, vous avez des droits et des devoirs. Cet article présente en détail les choses q...Lire plus...

Seniors et conduite : comme...

La diminution des capacités visuelles, auditives, d’attention, de concentration et l’augmentati...Lire plus...

Écrivez-nous un commentaire