Guy Montagné et Sylvie Raboutet : conjuguent Humour et Amour

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 17 février 2016
  • Mise à jour : 24 janvier 2018

Guy Montagné forme aujourd’hui un couple avec Sylvie Raboutet à la ville comme à la scène. Ils font tout ensemble 24h/24. Si bien qu’ils se sont également prêtés simultanément  à l’interview pour des réponses à 2 voix. Un échange où transparaît tout l’amour et l’admiration qu’ils ont l’un pour l’autre.

Seniors Mag (S.M.) : Vous êtes actuellement sur scène avec votre spectacle « KES’KON VA EN FAIRE ». Vous jouez un  couple qui se pose toutes les questions sur l’arrivée d’un enfant, sur son avenir … Qui a eu l’idée de ce nouveau spectacle ?

Sylvie Raboutet (S.R.) : Tous les deux car la jeunesse c’est important. On voulait faire rire en traitant les travers des enfants et des parents. Le thème est fédérateur. Parents et enfants viennent ensemble au spectacle.

Guy Montagné (G.M.) : Nous avions tourné pendant 3 ans avec un spectacle qui s’appelait « Histoire drôles pour les couples »  et la suite logique voulait que l’on parle des  enfants. Notre spectacle est une partie de rigolade et si le thème de l’enfant est sérieux avec lequel on ne badine pas, on s’amuse tout de même beaucoup sur scène.

S.M. : Est-ce que ce spectacle vous permet de répondre aux questions que vous vous posiez dans votre couple ?

S.R. : Je n’ai pas d’enfant mais j’ai été en couple avec des hommes qui en avaient. J’ai ainsi pu les prendre en charge et voir les difficultés que cela représentait. Ce n’est pas évident d’élever des enfants dans le monde actuel.

G.M. : De mon côté, j’ai  2 grands enfants et je suis grand père. Je pense que les enfants représentent d’abord une difficulté  puis une joie.

S.M. : Votre  rencontre en 2003  a révolutionné votre vie et peut-être même vos projets… Où en étiez-vous tous les deux à ce moment là ?

G.M. : Je faisais du théâtre et jouais la pièce « Un homme parfait » de Michel Thibauld et comme j’avais ma société de production je souhaitais produire un ou une artiste qui faisait  du « One Man Show ». L’un des metteurs en scène avec qui je travaillais connaissait Sylvie qui souhaitait à ce moment là sortir du circuit du théâtre subventionné.

S.R. : Oui à ce moment là je voulais faire rire alors que je faisais plutôt pleurer dans les chaumières avec un rôle que je jouais dans une pièce où une fille accusait son père d’un inceste. J’avais un physique de tragédienne alors que je voulais faire un théâtre qui rend les  gens heureux. Grâce à Guy j’ai pu faire le clown.

S.M. : Est-ce que ça été pour vous une évidence de jouer ensemble ?

S.R. : Guy est quelqu’un qui n’est pas égocentrique, il aime partager. En fait, il a transformé ma vie à tous les niveaux : ma vie personnelle et ma vie professionnelle en me permettant de m’épanouir. .Je ne sais pas ce qu’aurait été ma vie si je ne l’avais pas rencontré mais j’aurais été forcément moins heureuse. Et vous savez, Guy ne voulait pas être connu au départ…

S.M. : Et bien c’est raté …
G.M. : C’est vrai que j’en ai rien à faire d’être connu ou pas. Le bénéfice de la notoriété est de faire rentrer les gens dans les salles. Je dois dire que Sylvie est un clown comme moi, quand on la regarde il y a des similitudes entre nous. Mais je n’ai pas déteint sur elle. Elle était déjà comme cela, cesont juste les couleurs qui se sont mélangées.

SM. : Est-ce que la force de votre couple est d’être sur scène avec des sketches qui ont des  thèmes, qui vous permettent de régler vos comptes ? Ainsi quand le spectacle est fini il n’y a plus d’animosité, de rancœur. Tout est dit sur scène …

S.R. : En proportion du temps qu’on passe ensemble, on se dispute très peu et si on a un différent on va en discuter longuement. Guy est la personne au monde avec laquelle je discute le plus. Nous avons de longues conversations depuis que l’on s’est rencontrés et je pense que tant qu’on est là tous les deux les conversations continueront…

S.M. : Guy Montagné, est-ce que cette belle rencontre ne vous a pas quand même coupé avec le monde d’avant. N’y a-t-il pas un peu de nostalgie ?

G.M. : Je n’ai pas de nostalgie. J’avance sans me retourner et quand je me retourne je ne vois que de jolis paysages. J’ai pris plaisir à vivre ce que j’ai vécu avec Collaro show, Cocoboy ou les Grosses Têtes. Aujourd’hui je considère que cette période est finie car mes camarades qui étaient des idoles comme Jacques Martin et Jean Yann ne sont plus là. Je vois ce qu’est devenue la télévision. Il n’y a plus de stars, il n’y a que des « peoples ». Je ne fais pas partie de ce monde là. Je suis très content d’être revenu à l’essentiel de mon métier qui est celui d’acteur. En  montant sur scène, je suis un saltimbanque et je suis très heureux de partager cela  avec  Sylvie. Le public nous suit, les salles se remplissent et les gens nous regardent comme 2 trublions complètement délirants. En fait ça ne m’intéresse plus d’être seul sur scène. A deux c’est plus confortable, on se renvoie la balle. Sylvie me fait souvent rire sur scène.

S.R. : On a de toute façon les mêmes délires. On aime par exemple tous les deux Laurel et Hardy. On a ce plaisir de dire : «  on s’est rencontrés, on est heureux, on s’aime, partageons cela avec les gens ».

G.M. : Il est vrai qu’après avoir quitté les  Grosses Têtes où les propos étaient graveleux, le public découvre cette nouvelle facette qui est « écoutable » par des oreilles  d’enfants. Dans les grosses têtes on coupait toutes les histoires qui étaient un peu propres pour ne garder que celles qui étaient au dessous de la ceinture. J’avais à l’époque une image de « gros dégueulasse ». Aujourd’hui je fais enfin ce que je veux.

S.R. : Guy fait pas mal de rôles d’enfants sur scène et dans un de nos sketches  il n’a plus 68 ans mais 5 ans tellement il est imprégné de son personnage.

SM : A propos des grosses Têtes : Laurent Ruquier ne vous a pas demandé de redevenir sociétaire de sa nouvelle formation ?

G.M. : Non car entre Laurent Ruquier et moi il y a une incompatibilité totale depuis qu’on l’avait engagé avec Jacques Martin dans l’émission « Ainsi font, font, font »…

S.R. : Vous savez Guy est quelqu’un d’intègre qui ne fait pas de compromis. C’est quelqu’un qui a un vrai esprit libre.

G.M. : Ce n’est pas parce que je me lave les dents tous les matins que ça m’autorise à bouffer de la merde toute la journée.

S.M. : Y aura-t-il un autre spectacle en duo par la suite ?

S.R. : Oui sans doute mais nous avons en projet de monter la pièce de théâtre que nous avons écrite tous les deux.

G.M. : On a donc cette pièce en projet, plus un film que j’aimerais réaliser avec Sylvie comme personnage principal. Puis j’ai mon bouquin de mémoire qui va sortir en fin d’année qui s’appellera « Quand je seras grand, je seras clown » (c’est ce que je disais à ma maman quand j’étais petit), et notre série « Pépette et Papy » qui va sans doute s’agrandir avec de nouveaux personnages. On m’a proposé des rôles dans des pièces mais comme il n’y a pas de rôle pour Sylvie, je ne donne pas suite.

S.R.  On veut être ensemble toute notre vie, jusqu’au bout !

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