Interview avec le chanteur et compositeur Renan Luce

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  • Mise en ligne : 21 octobre 2020
  • Mise à jour : 21 octobre 2020

En quelques mots, Renan Luce est né le 5 mars 1980 à Paris. Il est auteur, compositeur et interprète français. Origine de la petite ville de Plourin-lès-Morlaix, il rencontre le succès avec son premier album Repenti en 2006 et sa chanson La Lettre.

S.M. : Renan, nous vous retrouvons avec une nouvelle tournée, un nouvel album qui ont en commun de vous voir accompagné avec un orchestre ; c’est rare !
R.L. : Je crois qu’il y a eu plusieurs événements qui se sont enchaînés qui ont fait que j’ai eu cette envie d’être accompagné et que cette histoire orchestrale s’est imposée. Je pense d’abord au thème de cet album, qui est un thème très personnel, qui parle beaucoup de séparation, d’émotions très fortes qui m’ont traversé ces dernières années. J’avais envie de faire un peu honneur justement à ces émotions et de retrouver une forme musicale qui va dans le sens de mes textes, c’est à dire de parler de la puissance des sentiments, de ce qui parfois nous submerge. Et je trouvais que l’orchestre pouvait aller dans ce sens-là.
S.M. : Concernant vos débuts qui ont été fulgurants, est ce que c’est une chance, une motivation ou c’est une pression supplémentaire de se dire qu’il va falloir faire la prochaine fois encore plus fort, aussi bien ? Comment vous l’avez vécu ?
R.L. : Je l’ai vécu un peu de deux manières... Quand ça s’est présenté, je pense que je me suis laissé porter un peu par ces événements qui m’ont galvanisé, apporté beaucoup d’énergie, de joie. Après c’est allé vite, il y a eu un enchaînement très rapide. J’avais déjà à mon acquis des concerts tout seul avec ma guitare dans des bistrots, mais c’est vrai que quand le premier album est sorti tout est allé très vite. J’avais à cœur de le vivre pleinement et c’est ce que j’ai fait. Mais c’est vrai que dans un deuxième temps ça peut amener une forme de pression, de lourdeur ou de doute, de questions qui ne seraient pas arrivés si ça ne s’était pas passé…
S.M. : Après les premiers concerts, le premier album, les récompenses arrivent tout aussi vite avec les Victoires de la Musique. Ce type de récompense un peu officielle c’est votre truc ou êtes-vous plutôt à chercher la reconnaissance de votre public ?
R.L. : Quand on a l’un, on veut l’autre et inversement... Le rêve de rencontrer le public et d’avoir la reconnaissance de ses pairs... J’ai la chance d’avoir construit mon envie, de faire ce métier grâce à mes pairs qui m’ont touché, marqué... Grâce aussi à une envie de faire partie d’une famille, d’une école et le fait d’être accueilli et ça m’a évidemment touché, ce sont des satisfactions plus éphémères que celles de toucher un public.
S.M. : Et ces pairs qui vous ont aidés, touchés, portés, amenés sur cette voie, vous pensez à qui par exemple ?
R.L. : Ceux que j’ai écouté tout simplement depuis mon enfance et qui m’ont donné envie d’emprunter cette route pour à ma manière aussi vivre ces émotions là (Brassens, Brel, Trenet, Nougaro). Il y a aussi ceux que j’ai vu sur scène et qui m’ont beaucoup marqués comme Miossec, ou Renaud. Enfin il y a ceux qui m’ont aidé en me faisant jouer sur des premières parties (Bénabar, Thomas Fersen ou Maxime Le Forestier). Ce sont des gens qui m’ont fait confiance et m’ont permis de rencontrer un public.
S.M. : Vous avez également à votre arc des génériques de dessin animé ou films (Linus et Boom ou le Petit Nicolas). C’est venu par le hasard d’une rencontre ou est-ce que c’était un rêve d’enfant que vous avez voulu réaliser ?
R.L. : Non pour le coup c’est vraiment des rencontres. Mais c’est un réel plaisir d’avoir pu participer à ma manière à des beaux projets de cinéma et de télévision, Je pense que j’ai une écriture qui a inspiré des gens qui ont un univers pour enfants, je pense qu’ils ont bien vu la connexion qu’il me reste encore avec l’enfance et le plaisir que j’ai à traiter ces sujets-là.
S.M. : Après tout ça y a-t-il des nouveaux genres que vous aimeriez explorer et qui sont peut-être un peu différent de l’image de gendre idéal que vous avez : opéra rock ou une comédie musicale…
R.L. : Effectivement la comédie musicale est un genre qui m’attire fortement, l’histoire, imaginer une situation, des personnages qui vont servir une émotion... Je pense aussi à l’aventure que ça doit être, de partir de l’écriture pour aller jusqu’au soir de la première... De former une troupe... C’est vraiment quelque chose que je compte vivre un jour, il manque encore une histoire, simplement, que j’ai envie de défendre et de porter pendant une longue période mais je pense qu’un jour je le ferais.
S.M. : C’est le genre d’aventure humaine que vous aimez ?
R.L. : Ouais je pense que j’ai besoin de ça, s’installer dans un théâtre et d’y rester longtemps, c’est quelque chose que je n’ai pas encore connu et que j’aimerais bien.
S.M. : Après cette tournée quels seront vos futurs projets, qu’est ce qui pourrait vous faire vibrer si on sort de la chanson. Est-ce le cinéma, le théâtre, des idées secrètes ?
R.L. : J’aurais évidemment des choses à raconter mais je pense que ce sera encore en chanson. Je n’ai pas encore l’impression d’avoir fait le tour, je sens qu’il y a encore beaucoup de chose pour moi à découvrir, à vivre, sous beaucoup de formes différentes. La chanson c’est quand même un genre qui permet de vivre des choses différentes à chaque fois. On n’est jamais dans le même état. Donc je sais qu’à nouveau, dans un premier temps en tout cas, ça sera encore un nouvel album et nouvelle tournée dans un futur proche, pour le plaisir que la tournée ne s’arrête jamais. On est toujours plus ou moins sur les routes c’est quelque chose qui colle avec mon tempérament.

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