Rencontre et interview avec Serge Blanco

  • Par Arnaud Onnainty
  • Mise en ligne : 15 septembre 2020
  • Mise à jour : 15 septembre 2020

Serge Blanco est né le 31 août 1958 à Caracas au Venezuela. Célèbre pour sa carrière de rugbyman internationale, il est devenu homme d’affaire en thalassothérapie et dans le prêt à porter.

S.M. :Serge Blanco, vous êtes surnommé le Pelé du rugby... vous avez failli choisir le football, comment vous avez finalement opté pour le rugby ?

S.B. : J'étais surnommé (rires) Écoutez, c'est simple, à l’école, il y avait plus de foot que de rugby, j'ai eu la chance de m'amuser, de progresser. Mais au moment de me diriger vers un club professionnel, j'ai eu la peur de partir de chez moi, de quitter ma mère, je n’avais pas mon père et c’était un lourd fardeau... Alors au lieu de partir et tenter une aventure dans une école professionnelle de foot, j’ai choisi le rugby puisque tous mes camarades y étaient.
S.M. : Si vous pouviez recommencer une carrière sportive, quel sport, quelle équipe, ou avec qui aimeriez-vous jouer ?

S.B. : Je ne changerais rien. Je pense que le sport est la façon qui permet de s’exprimer où l’on peut surtout partager, que ce soit avec ses coéquipiers ou avec le public. Honnêtement je n'aurai pas envie de changer, j'ai vécu avec des gars exceptionnels, une aventure exceptionnelle... Bien sûr j’aimerais avoir plus de victoires, mais la finalité sont ces instants partagés et ça je ne les échangerais pour rien au monde.

S.M. :Pour nos lecteurs, quelle anecdote sympa retenez-vous de votre carrière sportive ?

S.B. : C’est peut-être mon dernier match, Biarritz avait perdu en finale. Quand on est revenu, quand je suis monté sur le balcon de la marie, en tant que capitaine et que j’ai pris la parole. L’engouement de la ville lors des phases finales avaient été telles que j’ai dit “vous savez, c’est tellement beau qu’on y reviendra !” alors que tout le monde savait que je quittais le rugby, que je ne jouerais plus... Et effectivement 10 ans après mais là en tant que dirigeant, on a été champion de France et ça c’était prémonitoire !

S.M. :Comment on passe du rugby au thermalisme puisque vous avez créé le centre de thalasso en 1991 ?

S.B. : J’ai toujours travaillé comme les rugbymans de l’époque (on était en amateur, donc...) je travaillais chez Pernod et je ne voyais pas la continuité de ma carrière. Avec mon kiné, qui est devenu mon associé et le docteur du club, on a décidé de monter une thalassothérapie, ce qui était une idée saugrenue, complètement folle !
Monsieur Michel Labourdette ancien joueur du Bayonne Olympique qui était à la MACIF, a cru en notre projet. « si vous voulez une thalasso je suis venu réaliser votre rêve. Je vais financer la thalasso et vous nous payerez un loyer » On a monté notre société d’exploitation, eux, ont monté tous les murs et on a vogué pendant 10 ans comme ça. Et au bout de 10 ans, nous avons rachetés avec mon associé les murs, voilà comment c’est parti. C’est avec une idée totalement folle qu’on a pu arriver à faire ça et avec des gens exceptionnels que nous avons croisés : Monsieur Labourdette et Monsieur Vannier grand patron de la MACIF.
S.M. :Pour ceux qui ne connaissent pas, que retrouve-t-on dans un centre de thalassothérapie, comme celui de Serge Blanco à Hendaye ?

S.B. :D’abord la thalassothérapie c’est un traitement à l’eau de mer. Donc on va mettre en place un système de soins, avec certaines propriétés que développe la mer. C’est comme le thermalisme dans d’autres endroits, les soins à l’eau de mer sont bénéfiques pour la santé et notamment pour des traumatismes qu’il peut y avoir au niveau osseux, au niveau musculaire et pour le bien être en lui-même...

S.M. :Serge Blanco, c’est aussi une marque de prêt à porter ?

S.B. :C’est ce que j’ai l’habitude de raconter, ma vie est faite de rencontres... presque exceptionnelles ! Un jour, un coup de fil, un homme me dit « vous ne me connaissez pas, j’ai des idées, j’ai envie de créer une ligne de vêtements et j’aimerais que vous participiez, j’aimerais le faire avec vous, avec votre image ! » J’avais reçu des quantités de personnes qui voulaient exploiter cette image-là, la développer. Je lui propose un RDV et il me répond « De suite ! Je suis dans une cabine là, en face de votre bâtiment ! Donc il me suffit de traverser ! » Et ça, ça m’a plu, je lui ai dit de venir. Jean-Jacques Lauby est rentré dans mon bureau, il m’a exposé ce qu’il voulait faire, on a fait une première expérience, une deuxième et puis après on ne s’est plus quitté depuis 92 !

S.M. :Quels sont vos hobbies ou vos passions dans la vie ?

S.B. :Mes passions : mes enfants, si je pouvais, je les emmènerais partout, les relations humaines et la pelote car on était toujours en nombre suffisant pour batailler, rigoler, pour s’écharper, vivre des moments intenses...

S.M. :La même idée que le rugby, une aventure d’homme ! pour vos prochaines années, quels sont vos nouveaux projets ?

S.B. :J’arrive à un âge avancé, puisque je vais faire 72 ans... En toute honnêteté j’ai envie de créer. Je ne sais pas encore quoi mais que ce qui m’inspire c’est la création ! J’ai envie de changer d’atmosphère. J’ai l’impression que la vie est passée trop vite et que je n’ai pas eu le temps de vouloir ou pouvoir réaliser ce que j’avais envie de réaliser. Le tout c’est de bien comprendre quel chemin on a la possibilité de prendre. Je peux encore choisir c’est quelque chose de bien.

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