Rencontre avec Priscilla Betti

Interview

SM : Une carrière précoce à l'âge de 11 ans, suivie d'un Olympia à 13 ans, avec un peu de recul, quels souvenirs gardez-vous de cette période, à la fois professionnelle et personnelle ?

Priscilla :

Oui exactement on a une vie pas vraiment comme les autres, pas comme mes copains et copines de l'école. On monte sur Paris, on prend déjà l'avion comme si on prenait notre voiture, c'est très récurrent. On est dans un milieu qu'avec des adultes mais en même temps moi j'ai adoré pouvoir toucher mes propres chansons, pouvoir les interpréter, pouvoir aller en studio, découvrir tout ce métier-là. Tous les gens autour de moi me disaient « c'est quand même fou, de pouvoir... Parce que tu es tellement petite pour vivre ça ».  Pour moi, il n'y avait pas d'âge forcément, alors que je commençais quand même à avoir vraiment un métier entre les mains très jeune. Mais ça a été vraiment une vie exceptionnelle et si je devais refaire la même chose, je le referais sans rien changer.

SM : La comédie musicale est un genre musical que vous aimez, le declic c’est  Roméo et Juliette ?

Priscilla :

Ah oui, c'est la première comédie musicale que j'ai été voir à Paris avec ma maman.  J'avais fait tous les libraires de Nice pour trouver le magazine où à l'époque Cécilia Cara, mettait à l'intérieur dans un petit sachet plastique son fameux bonnet à perles alors, c'était exceptionnel pour moi, quand j'ai vu ce spectacle-là ! C'est des chansons que j'ai adoré déjà très jeune. Ça me plaisait, la comédie musicale, ça rassemblait à tout ce que j'aimais faire, c'est-à-dire de la comédie du chant de, de la danse, partager sur scène avec d'autres personnages, raconter une histoire. C'est vrai que ça a été mon petit déclic.

SM : « Flashdance » un coup de coeur ? une histoire qui vous ressemble ?

Priscilla :

Flashdance, c'est un film que j'ai regardé quelques fois dans ma jeunesse, mais je n'étais pas la cible. Mais quand on me l’a proposé, je me le suis remis et j'ai trouvé que ça ressemblait à mon histoire à moi aussi : débarquer dans un milieu, essayer de se débrouiller, d'avancer le plus loin possible par passion et n'avoir peur de rien. Alexandra Owens me ressemblait beaucoup à sur ce point de vue-là.

SM : Votre actualité c’est la tournée « Les Comédies Musicales », est-elle réservé aux nostalgiques des comédies musicales ou c'est ouvert à tout public ?

Priscilla : 

Non, c'est ouvert. Il y a des gens qui n'étaient pas forcément branchés à l'époque de la comédie musicale ou qui ne connaissaient que les classiques, comme Notre-Dame de Paris ou comme Roméo et Juliette ou Le Roi Soleil. Mais il y a des gens aussi qui sont fans depuis des années, il y en a qui connaissent vraiment tout par cœur. Il y en a qui viennent nous voir vraiment sur toutes les dates. Par exemple on fait 3 dates dans la semaine, sur les 3 dates, il y a nos mêmes fans qui viennent tous les soirs. Il y a aussi les gens qui se font inviter. On a toujours ce petit échange au début du spectacle où Gwendal Marimoutou interagit un peu avec les gens leur demandant qui n'a jamais vu de comédie musicale, il y en a quand même souvent qui lèvent la main. C'est vers eux aussi qu'on se penche et qu'on leur

donne la parole en leur demandant ce qui leur a donné envie de venir. Parfois la curiosité, par invitation ou par envie de découvrir…

SM : Est-ce un best-of des meilleurs morceaux des comédies musicales ?

Priscilla :

C'est ça. On a essayé de reprendre tout ce qu'on a fait sur les quatre tournées précédentes. Et on a essayé de prendre les choses les plus fortes possibles et qui ont vraiment marqué les gens mais même temps, il va y avoir des surprises, des nouveautés aussi.

SM : Vous avez conservé le même esprit ou les chansons ont-elles été adaptées à la musique actuelle ?

Priscilla :

On s’est inspiré par exemple, de la série/comédie musicale de Glee. Il y a quand même beaucoup de morceaux qui sont extraits avec leur univers à eux, leurs pattes modernes qu'ils ont mises dans une nouvelle orchestration. Après, il y a des choses qu'on garde comme à l'époque, c'est-à-dire Aimer de Roméo et Juliette, ça ne change pas, c'est la version classique. Belle, de Notre-Dame de Paris et Les temps des cathédrales c'est pareil. Mais pour les choses un peu plus récentes sur les dernières comédies musicales, on a affaire à des versions plus modernes.

SM : Comment réagit le public ?

Priscilla :

Le public est assez surpris. On interprète chacun des chansons qui ne sont pas forcément les nôtres aussi. Moi, par exemple, je fais un duo cette année avec Ginie Line. La chanson ne vient ni d’elle, ni de moi. On touche aussi les films musicaux. Par exemple, on avait ce qu'on appelle un bloc « Whitney Houston », l’an dernier. Parce que ça a été un film musical et aussi une comédie musicale. Mais il y a aussi des choses qui ne sont que tirées de films. Les gens sont contents qu'on puisse faire vivre des chansons sans que nous soyons les interprètes originaux. Je ne suis pas née dans la comédie musicale. Il y en a qui sont nés là-dedans, ils ont commencé ils avaient 16 ans 20 ans. Ils ont quand même plus de choses à leur actif. Moi, j’ai effectivement fait Flashdance et j'ai aussi participé à la série « Chante », sur France 2. C'est un exercice qui me plaît beaucoup. En tout cas, ce sont vraiment des gens formidables, tous, autant qu'ils sont, ce sont mes potes ! On est vraiment une super équipe. Tout est simple, on ne s'est jamais pris le chou. Sur scène, on rigole, on est authentique, ça peut partir en improvisation tellement on est nature. On a tellement de choses à proposer que parfois, on se laisse porter et on peut porter le public avec nous.

SM : Est-ce que le registre Flashdance vous est réservé sur « Les Comédies Musicales » ?

Priscilla :

Sur la première tournée, je chantais « Maniac » toute seule, sauf qu'on s'est rendu compte que, comme c'était une version piano-voix, ça manquait d'avoir cette vraie version dynamique. On a décidé de la mettre plutôt en début de show et de la faire tous ensemble finalement. Ce n'est pas forcément accordé qu’à moi.

SM :  Combien êtes-vous de performeurs sur scène pour « Les Comédies Musicales » ?

Priscilla :

Il y a Merwan Rim, Alexis Loizon, Ginie Line, Cécilia Cara, Damien Sargue, Gwendal Marimoutou et moi-même, donc on est 7 !

SM : Quelles sont les musiques, les airs, les plus demandées ? Est-ce que ça varie d'une région à l'autre ?

Priscilla :

Non, on va dire que celles qui reviennent, les classiques, elles sont Roméo et Juliette, Notre-Dame de Paris, Mozart l'opéra rock, les gens sont très demandeurs, Le Roi Soleil… Et puis on a eu aussi dans d'autres générations. J'ai repris par exemple une chanson des Misérables, donc comme on touche tout âge de public, dans le public, quand je reprends une chanson des Misérables, ça plaît aux gens, quelque part. C’est difficile de choisir chaque année parce qu'on est tellement remplis du patrimoine musical, des comédies musicales et tellement fournies et tellement larges et de qualité que c'était difficile. Mais ce large choix nous permet de nous éclater et de varier les plaisirs.

SM : Une fois cette tournée terminée, quels sont vos projets à titre personnel ?

Priscilla :

Je continue sur les comédies musicales, je serai sur la tournée I Gotta Felling en 2026, en projet personnel, je n’ai pas d'album de prévu. Mais je travaille beaucoup en soirée privée. J'ai quelques projets à venir, j'en parlerai plus tard !

Vous pouvez retrouver Priscilla sur scène dans :

Les Comédies Musicales :

-23 avril 2025, Théâtre Fémina, Bordeaux

 I Gotta Felling – La tournée :

-7 février 2026, Le Liberté Rennes

-25 février 2026, Zénith de Lille

-4 mars 2026, Arkea Arena, Floirac, Bordeaux

-6 mars 2026, Arena de Brest