Interview - Ca patine à Tokyo
- Par Arnaud Onnainty
- Mise en ligne : 24 mars 2025
- Mise à jour : 24 mars 2025
A l'occasion de la sortie de la pièce de théâtre, "Ca Patine à Tokyo", Philippe Candeloro (en duo avec Nelson Monfort), célèbre patineur artistique , nous a fait le plaisir de répondre aux questions d'Arnaud. On vous raconte tout...
INTERVIEW :
SM : C’est terminé, On ne vous verra plus sur France tv ?
PC :
Malheureusement oui, c’est une page qui se tourne comme dirait Nelson Monfort. C’est plutôt une encyclopédie en ce qui me concerne ! C’est 18 ans de commentaires sportifs qui s’éteignent. Tout d’abord, il y a une loi qui dit qu’au-delà de 70 ans, on a plus le droit de rémunérer les journalistes ou consultants, c’est le cas pour Nelson qui a 72 ans. Ils l’ont gardé pour Paris 2024, ce qui est une très
bonne chose pour sa carrière ! En revanche pour moi, je suis un dommage collatéral d’une personne obligé de partir en retraite. Ça permet peut-être à France TV de renouveler le style.
SM : Aviez-vous envie de continuer ? Qu’est-ce qui ne fonctionnait plus avec la chaine ?
PC :
C’est un mélange de beaucoup de choses. Mes blagues potaches ne conviennent plus je crois. Pourtant le public du patinage c’est des gens de ma génération, je pense qu’ils ont envie de continuer à avoir des gens comme moi qui puisse dire tout ce que les autres ne peuvent plus dire... France TV ne sont pas les plus vaillants pour protéger leurs journalistes ou commentateurs. Je n’étais qu’un prestataire de service, c’est leur choix. J’ai 18 ans de relation de travail avec cette maison. Ils nous ont envoyé un
préavis il y a un an, mais ils ont mis un terme à ce préavis 6 mois prématurément. Editorialement, cela faisait 4, 5 ans qu’on faisait toujours la même chose. On ne nous envoyait plus de caméraman pour nous filmer, on était juste entendu. On n’avait plus de plateforme comme à nos débuts où on avait les patineurs dès qu’ils sortaient de la piste, c’était mieux.
SM : Vous devez recevoir beaucoup de témoignages d’amour de votre public ?
PC :
C’est sûr que les gens ont du mal à comprendre la situation, pourquoi je n’ai pas pu continuer. Les téléspectateurs ont peut-être continué à regarder le patinage avec les 3 nouvelles animatrices du programme, je ne sais pas. Ça va plaire à l’élitisme du patinage qui ne nous aimait pas car on parlait trop. Maintenant, je ne suis pas convaincu que d’avoir mis 3 femmes aux commentaires fonctionne bien :
on ne remarque plus qui parle en fait. Avec Nelson, on avait chacun nos voix et Annick venait temporiser le moment où on partait trop en live. Là aujourd’hui, on ne sait plus qui s’exprime.
SM : Ce duo magique avec Nelson, va continuer d’exister sur les planches, avec cette pièce de théâtre qui s’appelle, « Ça patine à Tokyo », pouvez-vous nous en dire plus ?
PC :
Oui, on n’avait pas tout à fait prémédité tout ce changement, Nelson avait pensé pouvoir continuer sur la scène. Et moi j’étais en préparation d’un one-man-show. J’arrive à un âge où les patins ça devient difficile avec mes 2 prothèses de hanches, etc. Donc changer d’univers artistique ça devenait pour moi une obligation et volonté, pour continuer à côtoyer le public. Pour Nelson, c’est pareil, on avait envie de continuer à recevoir l’affection de notre public. Cette pièce de théâtre arrive au bon moment et c’est pour ça que j’ai laissé tomber mon one-man-show car je me suis dit que cela sera peut-être plus facile de commencer une nouvelle carrière sur les planches à deux. Ça permet de continuer d’avancer avec Nelson où on retrouve totalement notre état d’esprit, notre liberté d’expression. Certes, à la télé, on a un texte qui est assez contrôlé dans la forme verbale, mais moi je m’éclate à sortir du texte et à désorienter Nelson ! C’est toujours ce qui a plu au public.
SM : C’est quasiment un rôle sur mesure pour vous deux ? On va retrouver ce vieux duo ?
PC :
Oui et ce qui est drôle c’est que les gens ne savent pas trop à quoi s’attendre en venant voir « ça patine Tokyo ». Finalement cette pièce étant écrite et basée un peu sur nos personnalités dans la vie de tous les jours, et en plus en parlant du patinage comme on en parlait à la télé ! Je pense que la clef d’une longévité de carrière, c’est d’être soi-même, il n’y a pas de chichis et de faux-semblant. C’est ce
qui me permet d’avoir cette notoriété avec Nelson, et c’est assez hallucinant après tant d’années.
SM : Cette comédie est-elle un peu de l’autodérision pour vous deux ?
PC :
C’est une parodie auto-grivoise ! C’est ma définition.
SM : Quelle est l’histoire de la pièce ?
PC :
C’est une fiction qui a un moment donné rejoins la réalité puisqu’on est dans notre univers. On est à Tokyo pour commenter le championnat du monde de patinage artistique. Nelson débarque dans ma chambre d’hôtel, frais comme un gardon à 7h du matin, comme il pourrait très bien le faire habituellement et moi au contraire, je suis sorti toute la nuit, j’ai un peu trop bu. Il me réveille et quand il
se rend dans ma salle de bain, on y découvre une personne inanimée et cette personne n’est autre que le champion de patinage français. On panique et on veut se débarrasser du corps. Il y a tout un tas d’opinions divergentes entre Nelson et moi dans la façon d’évacuer le corps. On doit durant le spectacle commenter le patinage tandis que le public ne le voit pas durant la pièce. J’arrive parfois à sortir de la trame en improvisant et sortant une connerie. Dans ces cas-là, Nelson est perturbé et ça se voit car il sort « ça ce n’est pas dans le texte ! ».
SM : La tournée a déjà débuté, comment le public réagit-il ?
PC :
Plutôt bien, jusque-là les séances dites de rodage ont été pleines ! On a des villes qui nous ont acheté le spectacle avant même qu’on débute la promo. Tous ceux qui viennent, sont ravis.
SM : J’ai entendu dire qu’il y avait aussi l’idée d’une création d’une chaîne Youtube sur le patinage pour vous deux, est-ce toujours dans l’air du temps ?
PC :
Il va falloir que je prenne le temps de développer mes réseaux sociaux que je n’ai pas pris le temps de le faire en amont. On voit bien que si je ne le fais pas, la notoriété va vite changer de camp. Je me suis dit qu’en effet le développement d’une chaîne où on pourrait diffuser du patinage autrement pourrait être bien, mais il faut que je trouve la plateforme qui peut nous financer et diffuser.
Ca Patine à Tokyo :
A la Gare du Midi de Biarritz, le 12 février 2026
Au Théâtre Fémina de Bordeaux, le 13 février 2026
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