Julie Zenatti : l'interview de Seniors Mag

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 14 juin 2017
  • Mise à jour : 21 janvier 2018

Julie Zenatti :Elle est née le 5 février 1981 à Paris, en 1996 elle participa à la Chance aux chansons, a vécu 7 ans avec Patrick Fiori, est mariée à Benjamin Bellecour et a une fille Ava née en 2011. Rencontre exclusive avec Senior Mag.

Seniors Mag (S.M) : Vous êtes née à Paris et on vous retrouve à l’initiative de cet album et à la tête d’une bande de copains qui revendiquent l’appartenance à cette « mère méditerranéenne ». Mais où sont vos racines Julie Zenatti ?

Julie Zenatti (J.Z.) : Je suis parisienne avec des origines méditerranéennes mais avant de réaliser cet album « Méditerranéennes Ici où là-bas », je souhaitais mettre en avant les mélanges et le partage de ses propres origines autour du bassin méditerranéen. Je trouvais intéressant d’aller chercher d’autres artistes de cette origine  et je me suis d’abord tournée vers mes amies Chimène Badi et Sofia Essaïdi. Au départ le projet était plutôt féminin car je considérais la Méditerranée comme ma mère ce qui m’a conduit naturellement vers des femmes. Puis je me suis laissée porter par ma rencontre avec Enrico Macias que j’adore et quand je lui ai demandé de reprendre sa chanson « Adieu mon pays » il m’a dit qu’il souhaitait enregistrer la chanson avec moi et c’est ainsi que le 1er homme est arrivé sur l’album !

S.M. : Qui a choisi les 16 titres de l’album qui sont tous des reprises ?

J.Z. : J’ai proposé aux différents artistes une chanson en fonction de leur histoire, de leur héritage, de leur langue d’origine et c’est ainsi que l’on a établi le répertoire. Je voulais que chaque artiste chante « sa » Méditerranée et pas « ma » Méditerranée.

S.M. : Cet album est sorti juste avant les élections présidentielles. Y-avait-t-il un message à faire passer aux différents candidats ?

J.Z. : En sortant fin mars, Il est vrai que cet album a eu une consonnance engagée même si ce n’était pas mon but. Je souhaitais juste faire passer un message de tolérance, de mixité et que ce soit en même temps un hommage à mon adolescence. J’ai été élevée et j’ai grandi au milieu de différentes cultures, de différentes religions, de différentes couleurs. Tout cela m’a enrichie et m’a permis d’être une femme ouverte, curieuse et plutôt tolérante. Le fait est que l’on a terminé cet album un peu avant les élections. Je n’ai pas un message à faire passer directement aux candidats mais cet album est avant tout une parole de jeunes gens de cette 2ème ou 3ème génération qui sont très fiers d’être Français. Ces jeunes qui sont d’origines multiples contribuent à prolonger le souvenir et la parole de leur parents et grands-parents un peu comme un devoir de mémoire. 

S.M. : Quand on fait un album, il y a la création, l’enregistrement et ensuite on a envie et même besoin d’aller à la rencontre du public. Comment allez-vous faire pour cet album qui regroupe autant d’artistes, vous prévoyez une tournée ?

J.Z. : On y travaille, une tournée ce n’est pas impossible mais c’est compliqué ! On essaie d’avoir au moins une date afin de partager cela avec le public mais ce n’est pas simple.

S.M. : Vous vous êtes fait connaitre du grand public en incarnant le rôle de Fleur de Lys dans la comédie musicale Notre Dame de Paris. Que gardez-vous de cette expérience ?

J.Z. : Ce fut une expérience incroyable, extraordinaire qui m’a permis d’apprendre mon métier, de côtoyer des artistes. Je me suis lancée dans ce projet entre mon Bac et ma vie d’ado en ne sachant pas vraiment comment cela pourrait résonner ! C’est grâce à Notre Dame de Paris et à cette belle expérience que j’ai aujourd’hui cette carrière.

S.M. : Justement Luc Plamondon et Richard Cocciante viennent de remonter ce spectacle. Ils ne vous ont pas approchée pour que vous repreniez un rôle tel que celui d’Esmeralda par exemple ?

J.Z. : Non et c’est normal car ils ont tous deux le souhait comme en 2002 de faire émerger de nouveaux artistes et de donner de la modernité au spectacle.

S.M. : Vous êtes en couple avec Benjamin Bellecour depuis 8 ans et on pouvait lire dans la presse il y a quelque temps « Leur union fait leur force ». Comment faites-vous pour puiser votre force dans votre moitié qui est aussi un artiste ?

J.Z. On ne fait pas le même métier donc ce ne sont pas les mêmes problématiques et les mêmes plannings à gérer. Ensuite avant d’être deux artistes, nous sommes un homme et une femme et entre nous il y a de la bienveillance. Chaque jour on échange sur nos projets, sur nos expertises, sur notre vision des choses. Nous avons surtout la même façon de voir nos vies. Notre priorité est avant tout notre vie de famille, notre cocon. Avant tout on a fait le choix d’être heureux avec notre fille.
S.M. : Est-ce que l’on vous verra un jour au théâtre ou sur grand écran ? Votre participation à Notre Dame de Paris ne vous a-t-elle pas donné envie de vous investir plus dans la comédie ?

J.Z. : Notre Dame de Paris c’était il y a presque 20 ans ! Il est vrai que j’aime l’expression corporelle mais jouer la comédie est complètement un autre métier. Si j’ai une opportunité j’y réfléchirai mais ce n’est pas un objectif en soi. Avoir travaillé sur « Méditerranéennes » et avoir conçu un projet à multiples voix, prendre la direction artistique cela m’a plu énormément. A terme il n’est pas impossible que je m’efface du devant de la scène pour pouvoir faire des projets de cette sorte qui me permettent de rencontrer des personnes qui ont du talent comme Nawel Ben, Cabra Casay et Samira Brahmia avec qui j’ai travaillé sur cet album et qui sont 3 voix inconnues à ce jour en France. Quand je croise de tels talents j’ai envie de mener des projets en tant que directrice artistique.

S.M. : Votre fille Ava de 6 ans a-t-elle déjà des prédispositions pour être artiste comme papa et maman ?

J.Z. : Elle est curieuse, complètement désinhibée et très expressive mais c’est normal quand on a 6 ans je pense. En cas tout j’espère qu’elle conservera cette liberté qu’elle a aussi bien dans le mouvement, le verbal ou le chant car je pense que c’est très important dans la vie qu’elle soit artiste ou pas.

S.M. : Julie, est-ce qu’il vous manque quelque chose dans votre vie pour être pleinement heureuse si ce n’est déjà le cas ?

J.Z. : Je ne réagis pas comme cela. Je ne coche pas des cases en me disant « je veux ça et ça et si je les ai je serai heureuse ». Moi j’avance dans ma vie dans mon métier peut-être par rapport à mes envies mais je pense surtout que j’ai beaucoup de chance parce que ça fait 20 ans que je fais ce métier. Et cela me semble incroyable puisque je n’ai que 36 ans ! Il y a un facteur chance qui est là. J’ai une bonne étoile qui m’a permis d’avancer. Et puis il y a le travail évidemment. Je n’ai pas de but, d’objectif particulier. J’ai juste envie de prendre du plaisir avant tout. C’est la manière dont je vis ma vie personnelle et mon travail.

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