Julien Courbet : de la TV à la scène

  • Par Pascale PEIFFER
  • Mise en ligne : 14 janvier 2015
  • Mise à jour : 24 janvier 2018

Après 25 ans de télé et radio Julien Courbet monte enfin sur scène ! Sans tabou ni contrainte,  il s’éclate dans l’humour mais la pression est palpable quand il joue sur ses terres natales ! Nous l’avons rencontré à quelques heures de monter sur scène au Haillan en Gironde. « Ma priorité aujourd’hui, c’est les spectacles ».

Qu’est-ce que l’on ressent quand on monte sur scène « chez soi » en Gironde ?

Julien Courbet (J.C.) : Dans les spectateurs  il va y avoir entre 20 et 30 personnes de mon entourage, amis et famille. Je dois reconnaitre que maintenant que le spectacle est bien rodé, la pression est moins forte. J’ai juste envie de leur montrer le travail que j’ai fait. Mais c’est sûr,  je vais avoir un pincement au cœur car ma mère sera dans la salle !

Ce spectacle est-il un exutoire ? Vous vous lâchez sur scène  alors que  jusqu’à présent vous représentiez le gendre idéal, l’animateur  poli et posé quelle que soit la situation !

J.C. : Ce n’est pas un exutoire car c’est ce que je voulais faire depuis le début. Il y a eu erreur d’aiguillage qui finalement a été une belle erreur.  Au départ j’ai quitté Bordeaux pour aller faire des sketches dans l’émission de Jacques Martin et travailler à la radio  « Rires et  Chansons ». J’étais plongé dans l’écriture de sketches pour  Virginie Lemoine et Laurent Gerra et surtout pour monter mon One man show,   quand un producteur m’a appelé pour présenter « Sans aucun doute ». Je me suis dit que j’allais le faire pendant un an avant de reprendre l’écriture. Mais la télé est assez chronophage. J’ai fait un an, puis deux, puis une autre émission télé, puis j’ai créé une boite de production. Et un matin on se réveille en se disant que l’on est passé à côté de ce que l’on souhaitait faire au départ. Du coup j’ai décidé d’y aller à fond. D’arrêter toute la partie « magazine » et de partir dans le rire. C’est  ce que je fais actuellement dans l’émission de Cyril Hanouna sur D8 ou dans les jeux que je présente (« A prendre ou à laisser » et « le maillon faible » sur D8. N.D.L.R.) ainsi  que sur scène. Je réalise enfin ce que j’ai toujours souhaité faire. Durant toutes ces années j’ai continué à écrire et j’ai gardé des textes dans des cartons.

C’est donc vous qui écrivez les textes de votre spectacle ?

J.C. : Le spectacle se monte en 3 parties. J’écris les textes puis un metteur en scène arrive et fait l’architecture du spectacle : On met le sketch 2 en  4 puis le 3 en 1 … Enfin on fait venir un « snipper » qui reprend le texte pour mettre « une petite vanne ici, une autre là » afin de peaufiner  le  montage.

Votre spectacle est largement inspiré de votre vie à la tv, à la radio, de votre vie personnelle et de l’actualité. Mais est-ce que l’on peut se lâcher totalement sur scène et vider son sac quand on est encore lié par des contrats tv et radios ?

J.C. : Ah oui complètement !  Aujourd’hui j’ai carrément pris le parti de me moquer de la télé et de la radio et « s’ils » ne sont pas contents tant pis c’est quand même la scène qui primera. Ma vie est maintenant sur scène et c’est pour moi le dernier espace de liberté.

Et la radio actuellement, n’est-ce pas ennuyeux pour vous ?

J.C. : Pour  moi la radio et la scène sont deux choses complètement différentes. Ma vraie nature est d’être dans le rire. C’est pour cela qu’après 20 ans j’ai arrêté « Sans aucun doute » et je pense sincèrement que je ne le referai jamais. En animant des jeux actuellement, je m’amuse, je peux faire des blagues et quand je fais « Le maillon faible »,  c’est comme  un one man show. Chez Hanouna je peux faire des pitreries. En fait je passe maintenant à une deuxième séquence de ma vie et c’est un vrai bonheur de pouvoir s’offrir ce luxe. Ma priorité aujourd’hui c’est les spectacles au point que je refuse de présenter des émissions car des dates de spectacles sont déjà prévues.

N’avez-vous pas eu peur de vous décridibiliser  auprès des auditeurs de RTL qui écoutent « ça peut vous arriver » en allant  faire le clown sur scène alors que dans  l’émission on peut parler de cas plus ou moins graves ?

J.C. : La question ne s’est pas posée car je suis sous contrat avec la radio et cette émission n’a rien à voir avec les émissions télé que je faisais. Les auditeurs écoutent RTL et mon émission avant tout pour rire. D’ailleurs nous avons bien changé la ligne éditoriale puisque maintenant  nous traitons essentiellement de cas de frigos, micro ondes … et plus de cas graves et désespérés.

Y a t-il un humoriste qui vous a donné en vie de monter sur scène ?

J.C. : J’ai été bercé par plusieurs humoristes et je suis un très grand fan de Pierre Palmade chez qui je retrouve le génie de créer des personnages. Je suis aussi admiratif de Dubosc qui fait un show avec un seul personnage à qui il arrive plein d’aventures mais aujourd’hui pour moi la Rolls est Florence Foresti.

Vous êtes de la région bordelaise tout comme Pierre Palmade et Nicolas Canteloup.  Est-ce que vos origines vous rapprochent ?

J.C. : Avec  Nicolas Canteloup, l’été,  nous montons tous les matins à cheval à Petit Piquey au Cap Ferret. On se croise et on ne parle pas métier car on est à fond dans le monde des chevaux à ce moment là. Je vois également  là bas Guillaume Canet. Quant à Palmade on se voit moins mais il fait parti du « lot » des Bordelais que j’aime retrouver.

C’est important pour vous de revenir régulièrement en Gironde ?

J.C. : Tous les étés ainsi que deux ou trois fois dans l’année j’y reviens car ma mère, mon frère sont toujours là et ma femme est originaire également de Bordeaux. Bordeaux reste donc pour nous un point d’encrage ultra important.

Revenons au spectacle : Vous avez des dates qui sont prévues jusqu’en juin 2015. Est-ce que le spectacle va évoluer ?

J.C. : Non ce sera le même que celui que je joue actuellement. Pendant les 2 premières années on a beaucoup parlé de ce spectacle car j’ai la chance d’être connu mais en nombre de spectateurs, très peu m’ont vu sur scène. Je n’ai joué que dans de minuscules salles de 60 à 80 places pour bien me roder. Je voulais que tout soit parfait avant de me présenter dans de plus grandes salles. J’ai appris ainsi le métier puisque c’est toujours plus compliqué de faire rire une salle de 10 personnes que quand il y en a 100. Quand on est peu on n’ose pas rire ! Et puis dans un café théâtre vous entendez tout : les gens tousser, se parler, mais cela est nécessaire pour apprendre le métier. Vous avez beau avoir le meilleur texte du monde, il faut apprendre à gérer une salle et à être le patron sur scène.

Est-ce que Arthur a été pour vous un modèle à suivre ?
J.C. : Il a ouvert une brèche en se disant le premier « On va faire comme aux Etats Unis : On va chanter le lundi, jouer la comédie le mardi, d’animer une émission le mercredi … » Il est vrai qu’en France c’est plus compliqué. On est tous dans des compartiments. Ce n’est pas lui qui m’a donné envie de faire de la scène puisque j’en faisais déjà il y a 20 ans mais en voyant Arthur franchir le pas on se dit que ça peut marcher.

 

Julien Courbet en quelques mots

Julien Courbet s’appelle en réalité Frédéric Courbet,

Né le 7 février 1965 à Eysines en Gironde,

A été sur France 3 Aquitaine de 1986 à 1991,

S’est marié en 1998 avec Catherine avec qui il a deux enfants Lola (14 ans) et Gabin (13 ans).

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