La maladie d’Alzheimer

  • Par Héloïse Morée
  • Mise en ligne : 23 janvier 2018
  • Mise à jour : 23 janvier 2018

La maladie d’Alzheimer, identifiée en 1906 par Aloïs Alzheimer, concerne 5 % des plus de 65 ans et 30 % des plus de 85 ans en France. Cette affection cérébrale se caractérise par une disparition progressive des neurones ; c’est pour cette raison que l’on parle de maladie neurodégénérative. Cette pathologie est irréversible, c’est-à-dire qu’elle s’aggrave dans le temps et ne peut être guérie.

Les facteurs de risques de la maladie

Il apparaît que les personnes âgées constituent la population la plus touchée par cette pathologie. De plus, les femmes en sont davantage victimes après 80 ans. Les personnes les plus à risque semblent plus précisément être celles qui souffrent de problèmes cardio-vasculaires, d’hypertension artérielle et de diabète. Un autre facteur semble également incriminé dans la survenue de la maladie d’Alzheimer. Il s’agit du tabagisme.

Les manifestations de la maladie d’Alzheimer

Le tout premier symptôme rencontré par les malades se manifeste sous forme de troubles de la mémoire. La personne peine à se souvenir de ce qu’elle vient de vivre. À l’inverse, elle conserve un souvenir intact de son passé plus lointain. Généralement, on relève en parallèle des difficultés de raisonnement.

Lorsque la maladie avance, des troubles du langage s’installent. La personne cherche ses mots puis, dans les cas les plus graves, perd progressivement l’usage de la parole.

À un stade plus avancé, des troubles du comportement viennent se greffer au tableau.

Différents cas de figure peuvent alors se présenter. Dans certains cas, la personne devient agressive tandis que, dans d’autres, elle finit au contraire par adopter une attitude apathique.

Le patient peut par ailleurs souffrir de ce qu’on appelle la désorientation spatio-temporelle. Cela signifie qu’il peine à se repérer dans l’espace et dans le temps. Il peut lui arriver de se perdre à l’extérieur de son domicile et de ne plus savoir où il est, même dans des endroits parfaitement familiers.

Malheureusement, le plus dur reste souvent à venir pour le malade mais également pour son entourage… En effet, d’autres symptômes peuvent venir perturber le quotidien du patient. C’est notamment le cas avec l’apraxie qui empêche la personne de réaliser les gestes du quotidien. Lorsque l’agnosie s’installe, la personne ne reconnaît plus ses proches ni les objets familiers. Ce type de contexte rend la relation aux autres particulièrement délicate et pose la question du maintien à domicile ou du placement en institution.

Les conséquences de la maladie d’Alzheimer

Les conséquences de cette pathologie complexe sont nombreuses. Elles affectent tout d’abord la personne elle-même. En effet, au début de la maladie, cette dernière a conscience de ce qui lui arrive. Elle se rend compte qu’elle présente des troubles de la mémoire, qu’elle cherche ses mots, qu’il lui devient difficile de réaliser certaines tâches… Ce stade de la maladie est très douloureux et entraîne une diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi chez les patients qui en souffrent.

L’intérêt d’un dépistage précoce de la maladie

Il est possible et même recommandé de se soumettre à un test de dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer. Le fait de détecter la maladie dès les premiers symptômes permet la mise en place d’une prise en charge spécifique et prévient l’aggravation de la pathologie.

De plus, le fait que la maladie soit nommée donne à la famille la possibilité, une fois le stade du choc dépassé, de poser ses questions aux médecins et de pouvoir échanger avec les équipes soignantes. Les professionnels s’attachent à expliquer aux proches les causes et les conséquences de la maladie, tout en les déculpabilisant et en leur proposant des solutions concrètes pour une prise en charge adaptée.

L’acceptation de la maladie en plusieurs stades

L’acceptation de la maladie consiste en un cheminement psychologique se déclinant selon plusieurs étapes dont la durée varie d’un individu à l’autre. La personne souffrante n’est pas la seule à devoir subitement faire face à cette nouvelle réalité. Son entourage proche est lui aussi percuté de plein fouet par cette annonce bouleversante.

Le premier stade correspond au déni. Cela signifie que la personne considère ne pas être malade.

Ensuite, la colère surgit. La recherche d’un responsable intervient souvent à ce moment précis, tout comme les conflits familiaux ou le mécontentement à l’égard du corps médical.

Cet état donne suite à la culpabilité. Au cours de cette phase, la personne et l’entourage ont le sentiment d’être passés à côté de quelque chose, de ne pas avoir su repérer les signes avant-coureurs de la maladie et de ne pas avoir réagi à temps.

La dépression est une étape inévitable et indispensable permettant d’aboutir à l’acceptation de la pathologie. La tristesse prend alors le dessus et s’accompagne d’une attitude de résignation.

La succession de ces différentes phases mène au final à ce qu’on appelle l’acceptation. Une fois que tous ont accepté cet état de fait, chacun fait de son mieux pour tâcher de s’adapter à la situation. Le malade et son entourage réfléchissent alors aux solutions concrètes pouvant être mises en œuvre et cherchent à bénéficier d’une aide extérieure (corps médical, associations, familles de malades dans leur entourage…). Ils démultiplient leurs efforts pour permettre à leur proche malade de bénéficier de soins spécifiques et de poursuive leur vie le plus agréablement possible en composant avec la maladie.

Une prise en charge spécifique

L’évolution de la maladie dépendra de plusieurs facteurs. Un accompagnement adapté offrira la possibilité de freiner l’aggravation de la pathologie et d’en atténuer les symptômes.

La présence de l’entourage jouera un rôle prépondérant au niveau du ressenti que le patient aura de sa pathologie.

Enfin, les proches devront eux aussi être soutenus car ils risqueront fort d’être habités par de nombreux sentiments paradoxaux qu’il conviendra d’extérioriser afin de mieux les vivre.

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