Le dépistage des problèmes d’audition : un enjeu de taille

Les conséquences de la baisse d’audition au quotidien : isolement et troubles cognitifs

Ne plus pouvoir regarder la télévision, aller au cinéma, écouter la radio, de la musique, ne plus entendre les risques liés à la route… Ces exemples représentent seulement une partie des privations auxquelles sont confrontées les personnes âgées malentendantes. Sans ces plaisirs, les raisons de se lever le matin peuvent vite se faire rares, surtout lorsque les personnes ne sont pas très entourées.

Les problèmes d’audition et la diminution des capacités cognitives sont étroitement liés. D’une part, les difficultés auditives favorisent l’apparition de troubles cognitifs. Les personnes âgées malentendants ne peuvent pas prendre part aux échanges de la même manière que les autres. En n’entendant pas ce qui se dit, elles sont souvent involontairement exclues des conversations. Se sentant délaissées et coupées du monde, elles sont davantage exposées aux risques de dépression, de démence et de dépendance que les autres.

Prise en charge des problèmes auditifs

Lorsqu’on sait que le port d’un appareil auditif écarte la majorité des risques de dépression, de démence et de dépendance, alors on comprend tout l’enjeu d’un diagnostic précoce. Grâce à cet équipement, les personnes concernées peuvent continuer d’échanger normalement avec les autres et maintenir ainsi une vie personnelle et sociale riche et sereine. On constate à quel point les rapports entre individus peuvent changer entre l’« avant » et l’« après » port d’un appareil. En y recourant, les relations se détendent, sont plus fluides et plus positives.

Par ailleurs, le diagnostic des problèmes auditifs permet de pointer du doigt une problématique ayant pu passer jusque-là inaperçue. Les proches, souvent démunis face à l’isolement de leur aîné, sont rassurés en apprenant qu’il ne s’agit « que » d’un problème auditif pour lequel des solutions existent.  Une simple consultation pourrait donc avoir des retombées appréciables aussi bien chez les personnes concernées que chez leurs proches.

De graves difficultés supplémentaires évitées

La prise en charge des problèmes auditifs dès leur survenue pourrait donc avoir un impact non négligeable au plan sanitaire. En effet, le recours à un appareillage permettrait ainsi d’éviter de nombreux placements en institution, la prescription de médicaments ainsi que le recours à des spécialistes et des aidants.

Les personnes victimes de troubles cognitifs pourraient voir l’évolution de leur pathologie retardée en étant appareillées.

Dans le cadre de la 21ème journée nationale de l’audition du 8 mars 2018, des dépliants ont été publiés. Celui intitulé « Les premiers signes de la surdité » apporte de précieux conseils aux personnes qui se questionnent. Le guide « Spécial seniors bien-être » présente les mesures permettant de conserver son capital auditif. Le médecin traitant reste le premier interlocuteur à qui parler de ses craintes. Il peut orienter son patient vers un spécialiste qui réalisera un bilan auditif et sera ainsi à même d’estimer si le recours à une audioprothèse est justifié ou non.